Victor est un jeune provincial solitaire débarqué à la capitale, en classe de prépa littéraire. La pression et la sélection font rage. Mathieu, le seul étudiant avec qui Victor échangeait quelques mots , se suicide en sautant par la fenêtre du lycée après une nouvelle humiliation du professeur de lettres. Victor accours mais il est trop tard. Victor devient malgré lui » l’ami de la victime » et l’attitude des autres vis à vis de lui de met alors à changer.
J’ai dévoré Un hiver à Paris, j’ai dû me freiner pour ne pas lire le nouveau roman de Jean-Philippe Blondel, quoique court comme toujours, dans une seule et même après-midi. On y retrouve tout ce que j’aime chez Blondel et que j’ai déjà détaillé souvent dans le passé, comme ici :
Alors, et même si Un hiver à Paris ne figure pas parmi mes titres préférés de l’auteur de 6h41 et d’ Accès direct à la plage, (identification au personnage moins forte…) voici les 10 bonnes raisons de lire le nouveau roman de Jean-Philippe Blondel.
C’est du Blondel : » Patrick Lestaing a posé sa main sur mon bras. J’ai senti de nouveau les frissons sur ma peau. Trois fois. Trois fois en une semaine. Les autres retrouvaient le chemin de mon épiderme. Un peu plus et je me serais cru vivant. »
- Il y a des oxymores…et j’aime bien » Ma vie s’emballait doucement. »
- Il y a comme toujours une bande son en second plan…musique et mots sont les meurtrières de nos propres châteaux forts…
- Il y est question d’ Emily Brontë…si si !
- Il y a une charge (pas encore assez forte à mon goût…) contre le système des grandes classes élitistes et contre l’élitisme en général : » Vomir la jeunesse pour son inculture n’est qu’une ultime preuve de la détestation de soi ».
- Il y a une réflexion sur la fonction d’écrivain…ce » Maître des illusions qui parvient ainsi à ne pas être le jouet des autres »
- Il y a seulement deux mots que je n’ai pas compris dans le texte et pour une fois, j’ai été voir dans le dictionnaire ce que » péristyle » et » gémonies » voulaient dire…
- Blondel est le seul auteur capable d’évoquer sans les citer Modiano et Bananarama à trois pages d’intervalle !
- Blondel est l’un des auteurs de ma génération qui exprime le mieux la vacuité des êtres et des relations humaines : » Parfois, on a en vie de dire » Bien sûr ! » , comme ça pour se rassurer. Nous savions tous les deux que, petit à petit, nous nous détacherions, que ne resteraient, dans quelques mois, que des souvenirs fugaces, des bribes de conversations, des portraits volés que personne n’avait pris en photo. »
- Parce que Blondel est un fin observateur des vicissitudes des êtres humaines : » L’échange c’est ce qui nous tue non ? Chaque fois que quelqu’un donne il faut rendre. C’est un système sans fin. Maintenant, j’accepte les cadeaux pour ceux qu’ils sont. Des cadeaux. Temporaires. Sans contrepartie. Des cailloux sur mon chemin. »
Pas convaincus? Lisez l’interview que m’a accordée Jean-Philippe Blondel à l’occasion de la sortie de Un hiver à Paris : Ici.
Je le lirai, c’est certain, j’avais aimé Accès direct et 6h41 malgré quelques petits bémols. Le fait que ça se passe en prépa me tente beaucoup aussi (pour les mêmes raisons que toi, parce que l’élitisme m’interroge en ce moment. Evidemment parler de Modiano sans le citer peut à lui seul me convaincre, mais c’est surtout parce que j’aime la posture de Blondel, qui reste un écrivain d’humilité, dans le sens où il ne fait pas le show ni dans ses réponses aux entretiens (chez toi et Busnel – oui! je vous mets au même niveau), ni dans le propos de ces livres, où il y a toujours l’adulte mur forcé de régler quelque chose avec le jeune adulte qu’il fut (avec des revanches sur soi plus ou moins réussies), et ça ça me plait.
Tu en parles vraiment bien ce cet auteur.
Pour Modiano, c’est très bref et c’est moi qui pense qu’il lui fait un clin d’oeil puisque je sais maintenant que c’est un maître pour lui.
J’avais beaucoup aimé Et rester vivant, certes très autobiographique mais construit comme un vrai roman. Je le relirai, c’est là que j’ai croisé Blondel pour la première fois !
L’élitisme je le fuis et sur cette question je pourrais facilement me mettre en colère…c’est un peu pour ça que je brocarde un peu les médias ou émissions trop culturels , dans le sens terroristes intellectuels…du genre de Chevillard, Garcin ou Télérama…entre autres et du coup je les évite et passe sûrement à coté de choses géniales. Mais je peux pas…on ne bave pas sur des écrivains ou des artistes au prétexte qu’ils sont populaires, non étudiés en classe et méprisés par l’intelligentsia.
Bref…
Merci de ton passage…bisous d’ici !
Je ne connaissais pas cet auteur, mais je le note. Si j’ai l’occasion de m’en procurer un! 😉
A découvrir absolument en effet !!
T’as trop de commentaires!!!,
Tu dis exactement ce qu’il faut pour me donner envie de lire ce Blondel (la dernière fois aussi)
pfff avec tous ces commentaires je dois dérouler pour remonter tout en haut et relire ce que tu as dit et les extraits. Les derniers me plaisent beaucoup.Mais si c’est toujours à sens unique il n’y a pas d’échanges…. Et péristyle ça veut dire quoi? (tourner autour du style?) quand aux gémonies je connais la phrase et le sens, mais en vrai de vrai je ne sais pas qui sont ces gémonies….(je suis obligée de chercher!)
Bientôt je vais le lire
Tu me fais plaisir Louise avec les 2 mots que tu ne connais pas…je me sens moins seul ! 😀
Pas mal de commentaires sur cet article en effet et tant mieux, si cela peut faire un peu de pub pour le livre tant mieux, Blondel le mérite !!
Hello Mindounet
J’aime bien ton nouvel avatar 😉
Et le titre de ton blog qui m’avait échappé ? 🙄 ou bien a-t-il été revisité ?
Je n’en ai lu qu’un de Blondel, Et rester vivant il me semble, que je ne retrouve pas et qui ne m’a pas laissé des souvenirs indélébiles 😆
Quand j’aurai fini BDS, j’en lirai un autre 😉
Gros bisous
Nan…tu es encore en train de lire Belle du seigneur ?? Pas possible !!
Je change souvent des petites choses sur la forme et le décor du blog, c’est simple à faire sur WP !
Belle journée !
Je n’ai lu que « Le baby sitter » de cet auteur, mais je vais y remédier !
Bienvenue Céline. Je ne pousse pas à la consommation, enfin un peu car j’apprécie vraiment cet auteur !
J’ai suivi ton lien jusque 6h41… Je ne connais pas cet auteur mais je vais commencer par celui-là plutôt que par un hiver à Paris…
J’étais au régime sans livre depuis longtemps, j’ai le sentiment d’entrer en boulimie comme pour rattraper le temps perdu qui pourtant ne se rattrape pas…
Merci pour le partage…
Avec plaisir Val ! Oui on ne le rattrape plus ce temps perdu comme le dit la chanson! 6h41 a été mon titre préféré de cet auteur…belle lecture à toi !!
Voilà… J’ai dévoré 6h41… J’en suis toute retournée… Merci Mind… Grâce à toi j’ai fait un voyage tout en émotions…
Je n’avais pas envie que ça s’arrête… Je voulais rester avec eux… Je me sens seule maintenant mais, ça en vaut la peine… :-S
Alors là, cela me fait plaisir Val ! C’est mon titre préféré chez Blondel et je m’en souviens encore très bien de ce voyage intime entre les 2 protagonistes…probablement que tu reliras cet auteur qui ne fait pas de bruit mais qui écrit, écrit et publie beaucoup…Bises !!
J’aime le bonhomme, sa façon tendre de parler des choses et des gens, je lirai donc celui-ci ou d’autres que je n’ai pas encore lus…un jour. En attendant , ton billet me met en appétit.
Vivement que tu t’y mettes alors, bisous et bonne semaine !
Bonjour Mind The Gap, j’espère lire ce roman bientôt. Je n’ai encore rien lu de Blondel. Bonne fin d’après-midi.
Alors ce sera une première !! Merci de ton passage !
jamais lu, il serait peut-être temps de commencer
On découvre tout le temps lorsqu’on lit, c’est ça qui est bien !
Non, pas convaincue mais ce n’est pas de ta faute. J’ai tellement lu du Blondel et je n’ai retrouvé la qualité de mes deux chouchous (Accès… et Un minuscule inventaire). J’attends de lui la même surprise. Or j’ai l’impression qu’il ne fait que tourner en rond depuis. (oui, je suis dure mais c’est normal en tant qu’ex-addict)
Faut que je lise Un minuscule inventaire !
Je comprends très bien…j’ai eu la même chose avec David Foenkinos. J’ai beaucoup aimé les premiers livres et puis je m’en suis lassé car j’ai trouvé qu’il tournait en rond, que c’était toujours la même chose. J’ai arrêté de le lire et l’année dernière, je l’ai retrouvé avec Charlotte…
je vais lire Charlotte parce que ce roman m’intrigue, parce qu’il a énormément clivé les avis de la blogo (et cela m’interpelle : j’ai envie de me faire ma propre opinion). Je me sens maintenant plus dispo à le lire, après toute cette passion retombée (tout cela grâce à la rentrée littéraire de janvier qui a évacué manu militari celle de septembre : je ne suis plus les deux d’ailleurs, j’ai décidé de revenir à mes fondamentaux, c’est-à-dire lire pour le plaisir, parce que j’en ai envie et ne pas suivre systématiquement l’actualité littéraire). Bisous
Charlotte est très particulier, on ressent beaucoup de gravité et d’émotion, il a réussi à faire passer sa passion et ses sentiments pour cette artiste…je lirai tes impressions !
Mais oui Mind ! tu es convaincant. J’essaie de lire quelques livres de ma pal et je lis un Blondel. Peut-être pas celui-ci. On verra.
Bonne semaine
Merci Comtesse, j’attendrai alors ton avis avec impatience !!
Un sujet toujours d’actualité, malheureusement, que celui évoqué dans ce livre. J’enverrai bien ces professeurs arrogants enseigner dans mon établissement. Avec des élèves qui « croivent » qu’Astérix tire plus vite que son ombre.
Oui ce serait bien…je crois qu’il y a tellement de réalités différentes dans l’enseignement. Et justement, Jean-Philippe Blondel tient à rester prof dans son lycée et sûrement qu’il n’enseigne pas à la future élite, quoique.
Jolie thème et belle histoire, pari réussi une fois de plus avec ce livre là ! 😀
J’aime ton billet car il ne déflore pas l’histoire ! Je ne te vouerai donc pas aux gémonies (maintenant que tu sais ce que ça veut dire) 😆 Si j’ai attendu (si longtemps) pour lire 6h41 c’est que j’en avais trop lu à son sujet… Bises et bon lundi ! 😉
C’est sur, il ne faut pas trop en dire sur les histoires…j’essaye de réécrire la quatrième de couv à ma manière. Haaaa j’espère que tu chroniqueras 6h41, c’est mon préféré pour le moment ! Bonne semaine et oui c’est lundi !!
Bon j’étais déjà convaincue
Mais je le suis à nouveau
10 excellentes raisons 🙂
« La musique et mots sont les meurtrières de nos propres châteaux forts… » est la phrase la plus convaincante 🙂 …et aussi Modiano, Bananarama, les oxymores et tutti quanti
Bonne semaine 🙂
Chouette alors Val…ce n’est pas mon titre préféré mais j’ai pris un grand plaisir à le lire…comme toujours en fait !! Bises et belle journée !