Olivia Billington : interview.

logo interviews de MTGAprès Jean-Philippe Blondel (Ici), je poursuis ma petite série d’interview d’auteurs.

Aujourd’hui, la parole est donnée à Olivia Billington. Elle n’a pas la notoriété de Blondel (pas encore…) , mais cela fait un bout de temps qu’elle trace son chemin d’écrivain dans sa Belgique natale.  Certains ici la connaissent bien par son blog, ses écrits  et son ancien  atelier d’écriture  » Des mots une histoire ».

Olivia Billington

1) Vous écrivez depuis l’âge de 8 ans, vous souvenez-vous du point de départ, ou du contexte qui vous a mené vers l’écriture ?
Pas précisément. Toute petite déjà, les livres m’attiraient. Apprendre à lire et à écrire fut un véritable bonheur, je pouvais enfin consigner mes histoires dans un petit carnet. Les quatre filles du Dr March, de Louisa May Alcott, m’a beaucoup marquée. Je l’ai lu à de multiples reprises, toujours avec le même plaisir. L’une des héroïnes, Jo, rêve de devenir écrivaine. Je m’identifiais très fort à elle…

2) Question bateau mais au fond, pourquoi écrire?
Parce que je ne peux pas m’en passer. L’écriture, c’est ma bulle, là où je me sens vraiment libre, là où je me réinvente.

3) Qu’est ce qui vous a poussé à passer du statut d’écrivain pour soi à celui d’écrivain publié?
J’ai toujours écrit pour être lue, pour partager mes histoires. Je ne me suis donc jamais posé la question : pour moi, il était logique d’avoir l’espoir d’être un jour publiée.

4) Qu’est ce qui pour vous est le plus excitant ou intéressant dans votre métier et à contrario, qu’est ce qui est le plus lourd, le plus rébarbatif?
Le plus excitant, c’est quand je suis réellement plongée dans la rédaction, que j’ai fait connaissance avec mes personnages et qu’ils me racontent leur histoire. Quand les mots s’enchaînent, et que je suis, véritablement, dans mon monde, et que j’aimerais que ça ne s’arrête pas. Le plus rébarbatif, c’est de devoir reprendre complètement un texte, n’en garder que l’idée et tout recommencer. J’ai horreur de ça. Heureusement, ça n’arrive pas souvent. Et il y a aussi l’attente des retours des éditeurs. Quand plusieurs mois s’écoulent avant d’obtenir une réponse, la patience est mise à rude épreuve. Même si on finit par s’y faire…

5) Quelle est votre actualité littéraire ?
Un recueil collectif dans lequel une de mes nouvelles (Insatiable reflet) est au sommaire vient de paraître aux Editions du 38. J’en parle ici. Un autre de mes textes a été sélectionné pour parution dans un prochain numéro de Muze le Mag. Je peaufine les corrections d’un roman de fantastique, en ai commencé un humoristique et je viens de terminer une novella qui m’a été commandée.

6) Quand on écrit et qu’on travaille comme vous sur plusieurs projets à la fois, a-t-on plus envie de lire qu’avant ou au contraire moins?
J’ai peu lu ces trois dernières années (à peine une dizaine de livres l’année passée), pour différentes raisons : pratiques et personnelles. Mais ce n’est pas lié à mon activité d’écriture.

7) Pouvez-vous nous parler d’Olivia la lectrice?
J’affectionne les romans sombres, les polars mais je m’octroie aussi parfois des lectures rose paillettes, qui font du bien, ou des récits de littérature générale, souvent francophone. Je lis aussi en anglais.

8) La question un peu bateau mais qui me parait inévitable : sans langue de bois, pouvez-vous nous dire votre dernier coup de cœur littéraire et votre dernière cruelle déception?
Comme ça fait longtemps que je n’avais plus pris de plaisir à lire, ce n’est pas facile de répondre à cette question. Je ne parlerai pas de coup de cœur, mais … La faiseuse d’anges de Camilla Läckberg. Je n’ai tout d’abord pas réellement accroché au style, mais ensuite l’histoire m’a complètement emportée. Et, contrairement à mon habitude, je n’ai pas deviné tous les rebondissements – c’est donc une auteure dont je lirai les autres ouvrages. Ma déception concerne la série de Janet Evanovich, avec son héroïne chasseuse de primes. J’en suis au vingtième tome et les intrigues ne me passionnent absolument plus, même le triangle amoureux qui était si excitant au départ s’essouffle. C’est dommage, parce que j’ai eu de nombreux fous rires avec la première dizaine de tomes.

9) Vous voyez-vous encore écrivain dans les 10 prochaines années, aimeriez-vous ne vivre financièrement que des droits d’auteur ?
L’écriture fait partie de moi, il m’est inconcevable d’imaginer ma vie sans elle. Même si parfois je doute, je me dis que je vais tout abandonner, trois minutes plus tard j’y reviens. C’est un rêve, oui. Utopique, très certainement, mais ça me permet d’avancer.

10) A la fin de son émission Bouillon de culture(s), Bernard Pivot posait ce questionnaire à ses invités. Pouvez-vous y répondre spontanément ?
– Votre mot préféré? Arc-en-ciel.
– Le mot que vous détestez? Résignation.
– Votre drogue favorite? Le chocolat.
– Le son, le bruit que vous aimez? Le rire – surtout celui de mes enfants.
– Votre juron, gros mot ou blasphème favori? J’en invente, mais ils sont trop idiots pour être dévoilés.
– Homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque? Picsou.
– Le métier que vous n’auriez pas aimé faire? Dentiste ou un travail à la chaîne, répétitif.
– La plante, l’arbre ou l’animal dans lequel vous aimeriez être réincarnée? Une panthère noire.
– Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire? « Tous ceux qui vous ont manqué sont là, derrière cette porte. »

Merci à Olivia et rendez-vous bientôt avec un autre écrivain !

 

Un tramway nommé délire…

tramway

Et voici ce qui a failli être  ma participation  aux plumes d’avril 2015, orchestrées par la grande prêtresse (dont je tairais la taille réelle car je suis un ami… 😀 😀 ).

Ma dernière participation aux plumes de miss Aspho remontait au 25 octobre 2014. J’ai voulu faire un texte  cette fois-ci, mais force est de constater que je n’arrive plus à écrire et à raconter des histoires. Vraiment, cela ne me perturbe pas plus que ça,  mais c’est un fait, les choses changent, on évolue, il faut l’accepter…

Et donc, j’ai quand même   fait un texte hyper pas joyeux du tout  et sans queue ni tête, qui commençait dans un tramway du vieux Lisbonne (d’où la photo) , et  se finissait dans le désespoir le plus total.   45 minutes pour pondre 5 phrases !  Mais  je l’ai perdu en faisant une mauvaise manipulation informatique…et  du coup, couic le texte…à nos actes manqués comme disait Goldman.  Et donc, la colère que j’exprimais dans ce petit texte  s’est transformée en petite rage dedans….

Alors…que faire?? En plus j’avais téléchargé le nouveau logo…

logo-plumes-aspho-4-

Je vais simplement réagir  comme ça  sur quelques mots…dire ce qui me passe par la tête…

Allergie…perso, je suis allergique aux politicards de bas étages  et à leurs petits ou gros pouvoirs avec leur attitude uniforme  qui me fait souvent  penser à la posture d’une  mouches en vue d’une bouse. Et à Christophe Maé aussi je suis allergique  mais je ne sais pas pourquoi…

Brise…alors là oui, j’aime la brise de mer…cette bise qui à force de prendre des vents ne manque pas d’ R (spécial dédicace pour Valentyne )

Etincelle.. dans le micro-onde c’est marrant à voir mais je préfère quand même les flammes de la cheminée…dans mon texte perdu je parlais des étincelles du pantographe du tramway se déhanchant dans les rues du vieux Lisbonne, en écho aux étincelles de la pantomime des amants bientôt désunis…

Ecrire…oui mais pourquoi?? Aspho, tu réponds s’il te plaît c’est toi la grande prêtresse , c’est toi qui a la réponse.

Censure…la censure a le sang qui sue comme une sangsue…je vous en reparle plus tard, je suis en train de lire Lolita de Nabokov…un immense livre…qui fut censuré , peut être à juste titre…ou pas, je ne sais pas…

Gourmandise…elle n’est pas toujours un vilain défaut , surtout  lorsqu’il s’agit d’une gourmandise de gourgandine..

Première…seconde….troisième….première….alors 7, 8, 50 , 10, 3 et 4. 587. Si tu as compris la vanne ,  c’est que tu es vieux ou vieille, pense à rédiger ton testament…

Tramway...j’adore les tramways, les vieux surtout…j’aimerais aller à Lisbonne (d’ où le titre et la photode cet article)  rien que pour ça, voir ce vieux tram …et puis il y a le tramway du Mont Blanc…une partie de ma vie aussi…tramway mont blanc

Voyage…voyage…plus loin  que la nuit et le jour…spécial dédicace à Val la grenouille  qui a osé mettre cette référence  sur le blog de la grande prêtresse pour la collecte…respect Val !

Rides…ha la  la, l’enfant qui se transforme en homme, l’homme qui se transforme en rides, les rides qui peluchent l’âme et font de l’homme un moribond…c’était un bout du texte nase auquel vous avez échappé… (Syl n’aie pas peur, je suis un vrai boute en train dans la vie réelle…je t’assure 😀 😀 :D)

Chocolat...ha oui alors…mon préféré, c’est bête, mais c’est souvent le chocolat industriel. J’adore le Lindt, surtout le lapin or, le Cailler en Suisse…chez les artisans industriels, j’aime le Galler (en Belgique), le chocolat de la compagnie de Bayonne (en France)  mais aussi les nounours Guimauve de Jeff de Bruges…(un faux belge je suis sûr mais ne t’en fais pas Jeff, t’es pas tout seul… si tu as compris la vanne  tu es vraiment très très  vieux…rédige tout de suite ton testament et n’oublie pas de m’envoyer des chocolats avant c’est plus sur ).

Baiser : Non ne comptez pas sur moi pour faire du graveleux…si j’étais poète je baiserais  volontiers les mots pour  les enfoncer au plus profond de votre âme…mais je ne le suis poing…

Haaaa, je dois vous laisser, les hommes en blanc arrivent…à plus tard…mais Philisine, si tu passes par là, je te dédie cet  atomic sky…

 

 

 

 

 

A la chaine de Superbus

chanson-du-jourJ’avais déjà proposé ce titre de Superbus sur over-blog , il s’intitule  » A  la chaîne «  .

Je suis tombé dessus par hasard à la radio il y a quelques jours  et j’ai eu envie de le remettre en chanson du jour.

J’aime bien ce groupe de pop (plutôt rock en live) …et là, je trouve ce texte  très intéressant…et je le dédie avec facétie  aux face book addicts… (dont il m’est arrivé de faire partie mais je me soigne en ce moment…:D)

Tout l’monde se fout de la musique
Les souris ne font que des clics
T’apprends plus l’anglais à l’école
Et on a plus vraiment d’idoles

Alors on publie, on achète
On tag, on download, on accepte

Le monde est léthargique
Juste le doigt sur le clic
Rien de nouveau à l’école
Alors on veut dev’nir l’idole

Et on oublie, on delete
On poke, on add et on accepte
Et…

Ya plus d’antennes
Mais des amis à la chaîne
Un verre à l’ancienne
Et des amis à la chaîne

Les alliés aliènent
Et des prisons dans la plaine
Pas plus de peine

Mais des amis à la chaîne

Tout le monde se fout de nos histoires
On finira bien par le voir
Toutes nos pensées sur la Toile
Il faudra bien qu’on s’en parle

Mais en attendant, on accepte
On s’add on download, on s’embête
Et…

Ya plus d’antennes
Mais des amis à la chaîne
Un verre à l’ancienne
Et des amis à la chaîne

Les alliés aliènent
Et des prisons dans la plaine

T’as  plus de peine

Mais des amis à la chaîne

Si vous voulez écouter…

Une dernière chose avant de partir de Jonathan Tropper

tropperJonathan Tropper fut l’objet de ma toute première chronique littéraire en juillet 2011 avec son roman C’est ici que l’on se quitte. Puis j’ai lu Le livre de Joe et puis plus rien jusqu’à ces derniers jours. Parfois on ne sait pas pourquoi on s’écarte d’un auteur qu’on aime mais on finit toujours par y revenir…

Silver est une ancienne rock star, divorcé, fâché avec sa fille, sans argent et désabusé. Il vit dans une résidence pour célibataires en compagnie de deux autres losers, Jack et Oliver. Un jour, il apprend que son ex femme, Denise, va se remarier , que sa fille Casey vient de tomber enceinte au terme de son premier rapport sexuel. Et surtout, Silver découvre qu’il doit subir une opération cardiaque  faute de quoi il mourra rapidement. Ayant encore un sursaut de fierté, Silver ambitionne d’être un meilleur père, de devenir adulte et aimerait pouvoir  tomber amoureux. Il décide donc de ne pas se faire opérer au grand dam de sa fille et de ses parents, notamment son père Ruben, rabbin de son état et Elaine, mère digne et aimante…

Ainsi commence l’histoire d’ Une dernière chose avant de partir.

Au  départ, c’est un livre sur la famille ou plutôt sur les liens familiaux déstructurés et déstructurants. L’auteur tape fort sur cette satanée famille, ne respecte pas grand chose . Son humour est féroce et toute la première partie du récit est vraiment hilarante, un petit bijou d’humour  décalé voire osé. On se croirait dans une comédie anglaise.

Jonathan Tropper n’a pas son pareil pour créer des personnages qui sont des anti-héros, des ratés attachants et humains, que la vie n’a pas épargné et qui ont semé le chaos partout où ils sont passés.

Au fur et à mesure que le récit avance, on rit de plus en plus jaune jusqu’au moment où l’émotion remplace la dérision. On ne s’en rend pas compte mais Tropper arrive à nous faire aimer ses personnages comme s’ils étaient de notre propre famille…enfin plus que s’ils étaient de notre propre famille…puisqu’il s’agit de personnages romanesques.

Silver nous amène à réfléchir sur nos propres parcours, nos défaillances et nos doutes, notre culpabilité vis à vis des êtres qui nous sont chers.

Au niveau des 2/3 du récit, j’ai déploré quelques longueurs et des tours en ronds de cercles qui ralentissent un peu l’affaire. Mais à la fin, comme dans les précédents romans de Jonathan Tropper, j’ai senti mes yeux se mouiller à l’idée de quitter cette galerie de personnages terriblement humains. Décidément , j’aime les histoires qui parlent d’êtres qui passent à côté de leur vie, jusqu’au moment où…

Et en plus, la fin d’ Une dernière chose avant de partir est ouverte…comme je les aime, je ne suis pas adepte des happy-end totalement  béats de béatitudes ,à l’américaine, pourtant patrie de Mister Tropper.

Assez de blablas…place aux extraits de ce roman que je vous conseille!

 » Quand on vit seul, on a tout le temps de réfléchir , on en parvient pas forcément à des conclusions, car la sagesse repose avant tout sur l’intelligence et  la conscience de soi et non sur un trop plein de temps libre dont on ne sait que faire. En revanche on devient très fort dans l’art de s’empêtrer dans les méandres du désespoir en moitié moins de temps qu’il n’en faudrait à une personne normale ».

 » La famille s’est réunie dans une salle d’attente….Ruby, la perfection d’épouse de sa perfection de frère est arrivée et entoure Elaine comme s’il y avait un héritage en jeu. Silver s’en veut d’une pensée si peu généreuse, Ruby ne lui a jamais témoigné que de la gentillesse et elle n’y est pour rien si, à ses yeux la gentillesse n’est rien d’autre qu’une variété de poison ».

 » Le truc, et Silver le sait, c’est que lorsqu’on vous tend une glace ou une main, on les accepte. Denise ne déroge pas à la règle et se fend d’un sourire distrait en donnant un premier coup de langue. – J’avais oublié…toi et les pauses sur l’autoroute, dit-elle. Ces pauses ont toujours été pour Silver des moments étrangement heureux. Il ne saurait dire pourquoi, sinon qu’il aime l’idée que les gens qu’on y croise sont en route  vers une destination, unis par une même soif de voir le monde, et que personne n’est à sa place. – Et les glaces, reprend Denise, c’est quoi cette manie avec les cornets de glace? Silver réfléchit à la question tout en léchant la sienne. – J’imagine que personne ne mange de glaces à un enterrement, ou pendant un incendie. La Croix Rouge n’en parachute pas dans les pays du tiers monde. Si tu manges un cornet de glace, c’est difficile de croire que tout est foutu. Qu’il ne reste plus d’espoir . « 

 » Les cigares ont une cote folle ces temps-ci, (…). A cause d’une salade de complexes freudiens longuement fatiguée, des hommes dans la force de l’âge se livrent à une fellation sur une touffe de feuilles roulées qui, curieusement, leur procure le sentiment d’un surcroît de virilité ; à défaut d’autre chose, c’est un triomphe colossal du marketing. »

Une pensée…

penséeUne amie dans la vraie vie est partie. Le blog étant une anti-réalité, il permet de lui laisser le mot de la fin. Ce questionnaire (issu de psychologie magazine)  avait été laissé par elle en commentaire sur l’article relatif au questionnaire de Proust , il y a quelques jours…je l’en remercie ici.

Juste une pensée pour elle…

 

Quel a était mon démon ? la culpabilité
Quel a était le penseur qui m’a accompagné ? Simone de Beauvoir pour sa détermination à être une femme libre par la pensée
L’animal que je préfère à l’homme ? la femme
La maxime que je souhaite transmettre : la durée de la vie ne compte pas , c’est son intensité qui lui donne de la saveur
La chose la plus grotesque que j’ai faite par amour : m’oublier
Ce que je mets au dessus du plaisir : le dynamisme , l’énergie , la volonté , la ténacité
Mon mot favori : la différence
Ce que je retiens de mon éducation : le travail , la justice , la culture
Le combat dont je suis la plus fière : l’amélioration des conditions de vie des personnes vulnérables et l’accompagnement des professionnels du soin qui sont au coeur de l’humanité.
L’idée reçue qui m’a blessé : « c’était mieux avant » alors même que vieillir ce devrait gagner en sagesse
Quelle illusion m’a bercé ? l’égalité , l’équité homme femme

Red eyes / Ghost city de Thomas Azier

chanson-du-jourSouvenez-vous de Jungle d’ Emma  Louise ( artiste que j’adore ) qui avait été révélée par la pub pour Black Opium, le parfum d’Yves Saint Laurent.

Je souhaite le même succès à Thomas Ozier et son titre Red Eyes, qui est la musique de la pub pour Dior Homme, le parfum de Christian DIOR.

C’est de la musique électro à tendance pop et la voix du chanteur originaire des pays -bas qui a travaillé avec Woodkid et Stromaé est particulière…elle va un peu vers le lyrique je trouve.

Je préfère le premier extrait de l’album, Ghost City au titre retenu pour la pub, Red Eyes mais j’aime les 2 titres…

A découvrir…

 

 

Le coeur du Pélican de Cécile COULON

pelicanAnthime, surnommé Le Pélican  est un ancien coureur, à la fois  gloire et star  régionale au moment de son adolescence, qui a dû arrêter la compétition lorsque ses tendons rendirent l’âme. Le Pélican a dû aussi  faire une croix sur son amour pour Béatrice.Le temps a passé. Anthime a aujourd’hui plus de 40 ans, un boulot nase, un pavillon de banlieue moche  avec la terrasse et les deux enfants qui vont bien avec (même si Anthime  a  au demeurant une forte complicité en tant que Père) et une femme qu’il n’aime pas, Johana.

 » Elle faisait partie de ces gens qui avaient très tôt centré leurs talents sur les objets, des lieux, des surfaces initialement dépourvus d’originalité…un moyen comme un autre de rendre leur vie meilleure; elle préférait les murs , les étoffes , les cadres, elle donnait du souffle à des choses qui n’en possédaient pas. Les êtres humains, prisonniers de leurs mystères intérieurs, étaient déjà trop pleins de mensonges, d’idées, de fantasmes pour qu’elle pût raboter, réduire, poncer les parois de leur caractère, arrondir les angles de leur chair, effacer les traces des erreurs commises comme on prépare un appartement vide à la venue de ses nouveaux locataires ».

Anthime s’est laissé dériver…

 » Tu ne courras plus jamais, alors autant te faire plaisir et boucher tes artères. Quand tu étais  fin, musculeux, Béatrice posait son oreille directement sur ton coeur. Aujourd’hui, Johanna n’entend pas : tu as tout recouvert de graisse, ça protège ton coeur, ça lui évite d’avoir mal, les mots rebondissent contre les bourrelets. Dans quelque temps, tu auras plus de poitrine que ta femme. Continue, mon gars, continue comme ça. Protège-toi. ».

Oui mais Anthime est fier, dur, apte au sacrifice et lucide. Aidé par sa soeur, Héléna, à qui il voue un amour fusionnel, Le Pélican va reprendre du service…

« Je n’ai rien vu venir. Vous pouvez penser ce garçon crache dans la soupe, il est tombé alors il accuse les autres, je m’en fous, je n’ouvre jamais la bouche, alors quand je parle je dis la vérité, ou quelque chose qui s’en approche. De toute façon, la vérité n’intéresse personne. Les gens veulent du spectacle, des drames et des révélations, peu importe que l’histoire soit vraie, il faut qu’elle paraisse incroyable. Et je ne suis pas un garçon extraordinaire. Mes jambes, en revanche le sont. Ou du moins elles l’étaient ».

Le Coeur du Pélican est le quatrième roman de Cécile Coulon (auteur notamment  Du rire du Grand blessé et du Roi n’a pas sommeil) que je lis. C’est une auteur que j’apprécie et j’ai aimé ses précédents récits, mais il m’a souvent manqué  le petit quelque chose , le déclic qui transforme le plaisir en coup de coeur. Et bien, avec Le coeur du Pélican, c’est chose faite. J’ai adoré cette histoire que Cécile a écrite l’année dernière , en seulement deux mois, sur les causses du Lot.

L’histoire est hyper bien construite, les personnages sont fouillés, je les trouve tous enfermés dans une solitude assez effrayante, pas seulement Anthime.

Le style est noir, comme toujours et peut être encore plus…je n’ai pas le souvenir d’avoir ne serait-ce qu’une fois souris  dans un livre de Cécile Coulon…ceux qui aiment le joyeux peuvent passer leur chemin.

Les mots sont puissants, crus souvent, dérangeants parfois…mais toujours pesants…comme ici :  » Personne ne peut sauver personne, les gens doivent s’extirper d’eux-mêmes, sans attendre qu’une main vienne fouiller en eux pour en sortir le meilleur »…ou là, lorsque Cécile Coulon parle de la mort de Brice, l’ancien entraîneur d’ Anthime  » Mort d’alcool, de solitude et de médicaments . Brice n’étais pas du genre à garder des liasses de billets sous son matelas : il mourut aussi nu qu’un lapin qu’on balance dans une casserole. De toute façon, les lauriers, c’est meilleur sur la viande que sur la tête d’un homme. Brice avait quitté ce monde comme il était venu : discrètement et sans vêtements ».

Le Coeur du Pélican est aussi une belle parabole sur le succès, la gloire, le dépassement de soi et le mensonge , surtout celui que l’on se fait à soi-même. C’est un livre qui terrifie en nous crachant au visage nos propres peurs.

 » Et les autres, avec leurs sourires pourris de dents jaunes et de caries , m’ont persuadé que j’étais le roi du pétrole. Tu parles d’un empire. Je me suis tué à me faire aimer, et après je me suis tué à aimer une femme qui n’est plus là ».

 » La beauté est un mensonge, un mensonge qui vous dépasse , qui vous écrase, qui vous bouffe et ça vous plaît, vous en redemandez encore et encore , jusqu’à l’indigestion ».

Je vous invite à vous lancer dans la course folle de ce Pélican et à souffrir avec lui depuis votre place confortable de lecteur. Le Coeur du Pélican est un vrai coup de coeur  en ce qui me concerne et Cécile Coulon (qui pratique par ailleurs  la course…et l’art de la vanne sur FB même si cela n’ a rien à voir…) m’apparaît   ici comme une sprinteuse des maux de l’être humain…logo coup de couer

Pour en savoir plus , je vous conseille de lire cette interview, publiée sur le blog de Philisine et réalisée par Valérie blogueuse itinérante  et ses élèves  de lycée  (qui ont de la chance de pouvoir travailler sur  des romans actuels…) : Ici

 

Gazette du blog, premier trimestre 2015 !

gig anes qui dansentIl est grand temps de faire le bilan du bar pour ce premier trimestre 2015 et je dois dire que je suis plutôt content !  Il y a en moyenne 13 buveurs par jour…mais certains sont addict car ce  troquet  sert environ 45 coups à boire par jour .  Donc peu d’alcooliques mais des fidèles, le nombre de signature du livre d’or  ne fait qu’augmenter…17 par apéro contre 13 le trimestre précédent…l’alcool désinhibe  et ça cause ici…c’est ça qui me plait en tant que tenancier du bar, pas beaucoup de clients mais des volubiles !

Les boissons les plus consommées depuis le début de l’année sont :

  • La Saint Valentin qui, putain, craint
  • Le questionnaire de Proust
  • La pause du blog
  • Réussir sa vie
  • L’interview de  Jean- Philippe Blondel.

Donc, comme le voyez, c’est les alcools forts qui marchent ici, que des sujet  de fond ( le fond de la bouteille…)

J’ai lu 12 livres sur le premier trimestre et j’en ai chroniqué 5…je ne fais  plus que les chroniques des livres que j’ai vraiment aimés, les coups de coeur. Sans cela je me lasse et donc je vous  lasse par ricochet.

Au niveau des requêtes, certains arrivent à  trouver l’entrée du bar en hurlant:

  • Toi Mind une grosse conne  (strange quand même…moi être svelte si moi être le  mind en question)
  • Bonhomme en guimauve (je préfère à celui en mousse…)
  • Rocco Sifrédi salaire  (Mon gars , sache qu’ ici on  commence  par boire un coup d’abord, après on parle tunes…)

J’ai eu un  Award, qui souligne le haut degré de macération des cocktails servis au var, à toute heure du jour et de la nuit…merci à Syl, fidèle parmi les fidèles pour cet award ! award-sister-cc3a9riat

Je vais refaire les peintures du troquet dans les prochains jours. (ça manque un peu de couleurs ici non ?? 😀 :D)

Je vous annonce une beuverie à venir pour les 4 ans du blog en juillet, à savoir un nouveau jeu concours avec une seule épreuve…ce sera en juin car pour l’anniv du blog, le bar sera en fermeture annuelle because  vacances…

Enfin, salut les p’tits clous, voici le top 6 des saoulardes  au 31 mars 2015 et autant vous dire que la classement a bougé !

On écoute d’abord un petit bout du générique du top 50…je saurai combien de poivrots auront cliqué sur le lien…on sait tout sur WP la plateforme des winers  je le rappelle, sauf hélas  les mensurations des commentatrices…

  • 6 ième : Valentyne qui perd 3 places…notre jument verte aurait-elle du mal avec le 10 ans d’âge? La plus beau plongeon du trimestre.gif-sexy - 5
  • 5 ième Galéa qui n’a pas bougé depuis le trimestre précédent mais qui a du mal à défendre sa position bien que visiblement entraînée à la boisson (pour ceux et celles qui la lisent  vous vous en doutiez un peu  non ??)gif-sexy - 6
  • 4 ième : Syl  qui n’a pas bougé non plus et qui tient toujours sa place  au comptoir.gif-sexy-1
  • 3 ième Somaja qui perd une place…les cuites en semaine, pas évident quand on travaille dans l’éducation nationale, mais c’est aussi une garantie de consommation  alors vive l’éducation nationale.gif-sexy 3
  • 2 ième Asphodèle qui après 859 semaines à la première place est enfin détrônée…les cuites passé un certain âge  c’est plus possible, tout fout le camp…gif-sexy-2
  • 1 ière au top des saoulardes et c’est une entrée fracassante dans le top 6 Philisine qui termine au bord du coma éthylique  ! Bravo Phili , inconnue ici (mais connue comme le loup blanc ailleurs)  il y a 3 mois et première au top commentatrices. Mais bon faut tenir l’alcool sur la distance, on saura ainsi  si tu es une vraie killeuse ou pas !gif-sexy - 4

Rendez-vous fin juin pour le prochain bilan et d’ici là, profitez du bar puisqu’il est tout vert !!

Bisous  les ami(e)s !!

 

 

 

Ailleurs…

avion en volQuand je vois un avion lancé à 800 km par heure et voguant à 10000 mètres d’altitude, je me demande vers quel ailleurs il achemine ses passagers avec autant d’aplomb. Les possibilités d’ailleurs sont infinies. On rêve tous d’un ailleurs à un moment ou un autre.

Peut être un homme fuit-il son passé, un drame familial ou un amour impossible et il se dit qu’ailleurs il prendra un nouveau départ, sans jamais se retourner ni rien regretter. Mais partir à l’autre bout de la France ou du monde pour éliminer un chagrin d’amour ou la perte d’un frère ne suffit pas : si c’était le cas il faudrait réserver ses places vingt ans à l’avance et les aiguilleurs du ciel seraient alors  les maîtres de l’horloge du monde.

Peut être une femme va revoir sa famille, si loin géographiquement et si proche dans son cœur: elle est à la recherche de la source.

Peut-être une autre  femme  accompagne  sa mère pour son avant dernier voyage vers l’ailleurs de sa jeunesse, celui là même qui lui a procuré les plus beaux moments de sa vie.

Peut être des  hommes d’affaires blasés qui ne prennent même plus le temps de jeter un œil à travers le hublot pour assister au spectacle éternellement renouvelé du vol au dessus des nuages, au dessus des plus hautes montagnes, courent vers un nouveau business triste.

Voilà à quoi je pense lorsque je vois une trace de poudre blanche violer l’azur au dessus de moi. Aux passagers qui sont dans l’avion.

Simone de Beauvoir qui fit plusieurs fois des traversées de l’Atlantique (encore risquées à son époque) pour rejoindre l’homme de sa vie (pas Sartre qui fut l’amour de sa vie, son double spirituel, sa moitié intellectuelle et humaine, mais Nelson Algren) écrivit ceci à propos des voyages en avion et de cet amour à distance : « l’avion est le seul mode de transport qui s’harmonise avec l’état du cœur : l’avion, l’amour, le ciel, la tristesse et l’espoir forment un tout ».

Je ne sais pas vers quoi voguaient les passagers du vol Barcelone Dusseldorf qui s’est abîmé dans les alpes. Je ne sais pas pourquoi je suis plus sensible à ces morts là qu’a d’autres, moins médiatisées, plus pernicieuses encore. Peut-être simplement parce que je prends souvent l’avion et que forcément l’inconscient travaille. Peut-être parce que le voyage en avion est pour moi associé au loisir, au plaisir, à l’amour aussi. Peut-être aussi parce que la veille du crash  j’étais moi aussi dans un A 320.

Peut-être parce que survoler la mer, l’océan, voir les côtes d’en haut, les montagnes de profil, reste un spectacle dont je ne me lasse pas. Bien entendu, je somnole souvent en avion mais parfois je reste collé au hublot…comme il y a deux ans, avec l’arrivée sur Ajaccio, les Sanguinaires à droite, le maquis à gauche et pour finir la piste qui regarde l’immensité de la méditerranée, dans un dernier virage de rêve avant la grande bleue…

Prendre l’avion, c’est s’en remettre totalement à l’homme et à la machine. Quand le pilote met les gaz sur le tarmac, c’est terminé, le passager n’a plus aucune prise sur la machine ni sur les hommes qui la maîtrisent. En voiture on a l’illusion de  pouvoir gérer la situation. En train, le conducteur est seul, mais s’il a un malaise ou s’il pète un plomb, le train va s’arrête automatiquement. On n’arrête pas un avion en vol…on va au bout du vol…ou pas.

Les passagers du Vol Barcelone Dusseldorf n’ont pas rejoint leur ailleurs, pas plus que ceux du Malabar Princess qui n’ont jamais passé la barre du massif du Mont-Blanc…le destin est ainsi, il est souvent cruel, il faut avoir une malchance crasse pour se retrouver dans un crash aérien, les statistiques ne mentent pas dans ce domaine, si je ne me trompe pas, on compte 5 crash par an  pour 30 millions de vols dans le monde.

On y pense et puis on oublie, on s’envole vers un nouvel ailleurs, mais de toute manière, il est  forcément  illusoire puisqu’il n’y a pas d’ailleurs…

Tant de jours
De nuits trop brèves
Ces soupirs
Que tu achèves
Sans y croire, dérisoire

Tu voudrais
D’un autre monde
Je te sens
La proie d’une ombre
Illusoire, il faut me croire

 

Il n’y a pas d’ailleurs
Il n’y a pas d’ailleurs
Tu sais que ta vie, c’est ici
Il n’y a pas d’ailleurs
Il n’y a pas d’ailleurs
Tu sais que ta vie
C’est la mienne aussi

 

Pour renaître
De tes cendres
Il te faudra
Réapprendre
Aimer vivre, rester libre

Délaisser
Tes amertumes
Te frayer
Jusqu’à la lune
Un passage, il me faut me croire

 

Il n’y a pas d’ailleurs
Il n’y a pas d’ailleurs
Tu sais que ta vie, c’est ici
Il n’y a pas d’ailleurs
Il n’y a pas d’ailleurs
Tu sais que ta vie
C’est la mienne aussi