
Les dates sont parfois étranges, cela fait 5 mois que les plumes n’ont pas eu lieu et ma dernière participation remonte au 25 octobre 2014, soit un an jour pour jour.
Sur le thème du manque , la Grande Prêtresse a collecté 25 mots que voici : Frissonner, vide, humeur, plume, embellir, enfin, sommeil, drogué, impasse, poésie, torture, plénitude, trop-plein, youpi, énergie, absence, temps, dénuement, bol, idée, déchirement, bus, besoin, rationner, abandonné.
Voici donc ma participation aux plumes du mois d’octobre 2015 !
PS: Il y a 25 mots, on peut donc en laisser deux de côté j’ai décidé de louper le bus ! Youpi !
Pour ceux qui auraient fait l’impasse sur certains articles ou ne le sauraient pas, je me prénomme Pat et j’ai créé ce blog le 5 juillet 2011. Ce jour, là, je m’en souviens très bien, j’étais d’humeur triste, il faisait très chaud dans mon bureau et je comatais dans un demi sommeil malsain, aussi décevant que peut l’être un passage de satellite dans l’infinité étoilée du ciel.
Quelle drôle d’idée me direz-vous, comme si un blog suffisait à combler le vide existentiel. Si un trop plein de richesse comblait le dénuement , ça se saurait depuis le temps.
Mais je sens que je m’éloigne de ce que je voudrais essayer de vous raconter aujourd’hui.
Avec le temps, l’énergie, la fantaisie et surtout grâce à vous, lectrices de la première heure, ma petite auto-entreprise n’a pas vraiment connu la crise et s’est installée peu à peu sur la toile, petite araignée de fortune. Quoi que…
Vers l’automne 2012, j’ai reçu sur ma boite mail (indiquée sur la zone de contact du blog) un message d’une certaine Anna, empreint de poésie et de grâce dont la fin me fit frissonner. Il s’agissait ni plus ni moins d’une déclaration d’amour, platonique mais néanmoins troublante. Puis d’autres messages arrivèrent. A chaque fois, Anna réagissait sur mes propos et finissait toujours par me dire à quel point je comblais ses attentes et embellissait son quotidien. Elle s’estimait être droguée par mes mots et ne voulait en aucun cas se désintoxiquer. Elle atteignait selon elle, la plénitude de l’esprit en lisant mes textes et mes billets d’humeur. En somme, je comblais sa solitude affective et sa vie monotone…rien de moins et je n’exagère pas mes propos, je ne fais pas le malin pour une fois .
Certes, ce genre de révélation fait chaud au coeur, surtout lorsqu’on on fait partie des losers depuis toujours, et je puis vous assurer que les méninges se trouvent alors bousculés, torturés, agités,méningités…
Avant l’été 2013, nous en étions toujours au même fonctionnement. Je recevais des mails d’Anna, assez régulièrement, j’imagine en fonction de ses besoins ou de ses envies, il ne s’agissait en rien d’un harcèlement et elle ne me demandait rien en échange. Surpris au début, j’avais fini par m’habituer , me disant qu’au final j’avais à la fois du bol d’être à ce point apprécié de cette inconnue, sans être tombé sur une psychopathe que j’aurais alors dû rationner voire affamer pour échapper à son émoi cannibale.
La vie réelle n’est pas comme dans les romans et heureusement, je n’ai jamais eu à répondre à aucune de ses missives qui d’ailleurs ne me posaient jamais de questions . Jamais eu non plus à la traiter comme indésirable. Et jamais eu non plus de grande déstabilisation au final.
Un jour, j’ai parlé dans l’une de mes chroniques de l’envie réelle d’arrêter le blog. Peut être vous vous en souvenez, en 2013 j’étais en pleine crise de milieu de vie, une torture que l’on s’inflige parfois bien malgré nous en voyant qu’on a déjà bu plus de la moitié du verre de vie . Et là, figurez-vous que c’est elle qui m’a aidé à franchir le cap et à continuer le blog. A cette époque, je participais régulièrement aux plumes de miss Aspho et je ne voulais pas arrêter. Mais je n’arrivais plus à faire mes petits textes sans prétention. Aussi incroyable que ça puisse paraître, Anna a écrit deux textes à ma place, sans que je le lui demande, juste en collectant les mots et en m’envoyant le résultat par mail. Personne ne s’en est rendu compte, pas même Asphodèle ! Il faut dire que les idées d’Anna étaient pour ainsi dire les mêmes que les miennes. Je l’ai remerciée alors, sans plus de fioritures et sans savoir comment elle s’était rendu compte de mon manque d’inspiration.
Enfin, peut-être vous souvenez-vous que juste avant l’été 2014, j’ai à nouveau voulu stopper le blog et dix d’entre-vous m’avez envoyé livres et bonbons pour que je ne laisse pas tomber. Les messages d’Anna étaient plus rares à cette époque là, de plus en plus épars et c’est bien grâce à cette attention et à tous vos commentaires que je n’ai pas abandonné.
Et, puis, à la rentrée 2014, je n’ai plus jamais reçu de messages d’ Anna. Jamais. Aucun. Terminé. Son absence ne fut ni un soulagement ni un déchirement, juste un état de fait.
Depuis lors , j’ai retrouvé l’envie de bloguer, j’espère que vous vous en étiez rendu compte et je renoue aujourd’hui avec l’envie d’écrire des petits textes, même si hélas je ne parviens plus à raconter les histoires d’amours contrariées de l’époque et à faire vibrer la corde sensible du lecteur, comme j’y parvenais quelquefois sur certains textes, rarement mais quand même de temps en temps.
J’ai jeté les mails d’Anna pour faire de la place dans ma messagerie mais j’ai l’intuition qu’elle me lit toujours. Je ne peux pas le prouver.
J’ai aujourd’hui 60 personnes qui sont abonnées à ce blog dont seulement 35 environ que je connais, la fameuse majorité silencieuse des blogs, celle qui reste un mystère et donne le vertige à une certaine blogueuse qui peut-être se reconnaîtra. Comme vous, j’ai les adresses mail des abonnés à mon blog, et bien entendu, l’ancien pseudo d’ Anna n’y figure pas, mais beaucoup de ces pseudos pourraient être elle, l’un en particulier. Mais cela n’a finalement pas d’importance. Pas plus d’importance que notre existence qui ne sera jamais qu’un brouillon raturé en marge de la vie…

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