PS : Pour les personnes qui me font le plaisir de participer au jeu de Noël, pensez à m’envoyer votre cadeau ou vos 2 cadeaux avant le 5 décembre. Merci !
Bernard à quarante ans passés, une vie ordinaire, banale, terne, il est banquier en région Parisienne.
Avec les années, on en vient à survoler nos vies, on confie des bribes de manière mécanique. On partage des résumés, alors qu’on aimait tant les digressions. Les mots se sont enfouis de moi. Mon côté banquier peut-être. Les chiffres ont progressivement pris possession de ma vie. Et il me semble difficile de faire des phrases avec des chiffres.
Sa fille prend son envol et part quelque temps pour le Brésil. Quelques jours après, sa femme le quitte ayant rencontré un autre homme et conserve leur appartement. Enfin, après une légère altercation avec un client, son patron utilise ce prétexte pour le virer afin de faire des économies.
Bernard, sans logement ni travail, est contraint de retourner chez ses parents, lesquels voient d’un très mauvais oeil le retour de ce fils incapable de s’en sortir dans la vie…bref il a raté sa vie !
Est-ce que la vie grignote chaque jour le meilleur de ce que nous sommes ? Je me sentais délesté de mes envies; j’étais devenu plus que jamais la version triste de moi-même. Je me sentais absent de quelque chose, inaccessible au désir.
J’ai retrouvé David Foenkinos après la belle parenthèse « Charlotte » qui a été pour moi une vraie révélation ; j’ai adoré le livre, découvert la vie et l’oeuvre de Charlotte Salomon, j’ai été voir une expo à Nice. Et là j’ai retrouvé le David Foenkinos qui raconte une histoire sous forme de comédie faussement légère, bien contemporaine et tragique, avec sa fluidité et sa capacité à s’amuser avec les mots tout en donnant du sens à son propos.
Près de moi, un radio-réveil terriblement anxiogène égrenait des chiffres rouges lumineux, et je voyais les minutes défiler sur mon insomnie. Je l’ai pris entre mes mains pour constater qu’il était made in China. Sa longévité m’épatait. Comment était-ce possible? Quelle puissance. Quelle force tranquille. Il semblait heureux de passer sa vie à clignoter, dans l’autoroute paisible de sa mission. Je me sentais si fragile à cet instant. J’aurais voulu moi aussi être made in China.
Il y a dans La tête de l’emploi tout ce que l’on aime chez Foenkinos et aussi tout ce que ses détracteurs lui reprochent. Une mécanique bien huilée, une facilité dans l’écriture et l’emploi des mots, comme un jeu entre l’auteur et son lecteur avec les clins d’oeil habituels. Et des petites pensées qui font mouche et font réfléchir le lecteur .
Il nous arrive même de croire qu’on serait plus heureux ailleurs. Mais c’est une illusion, je le sais. Ailleurs, c’est juste la version amnésique de notre présent.
La souffrance, c’est ne pas oublier ce qui nous a rendu heureux.
Les souvenirs ne doivent pas se substituer aux cendres.
En résumé, j’ai retrouvé David Foenkinos avec plaisir et La tête de l’emploi est un livre réjouissant qui se lit vite et avec envie.
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