Stop ou encore – Episode 13

21 votes lors du dernier épisode ont abouti au résultat suivant:

  • Sandra : 33%
  • Benjamin Biolay : 29%
  • Superbus : 19%
  • Christine and the queen : 19%

C’est donc Sandra,  la chanteuse d’origine  allemande qui collectionnait les tubes dans les années 80, qui a gagné…souvenirs souvenirs pour ceux et celles qui ont voté pour elle. Le mot fil rouge cette fois-ci sera le mot « nuit » et les 4 chansons seront internationales.


Voici les 4 chansons à départager aujourd’hui

Sandra : In the heat of the night : sorti juste après MariaMagdaléna, sur le même album, un énorme hit dans le monde entier. Si vous aimez les beaux mâles en sueur, regardez ce clip… 😀

Phil Collins : In the air tonight : Sorti sur l’un des albums solo du leader du groupe Génésis, ce titre est parait-il très fort d’un point de vue de la batterie, le premier « métier » du grand Phil Colins. Et un méga tube aussi. J’ai choisi un live de 1990

Corona :  The rhythm on the night. Ceux qui faisaient des folies de leur corps (ou pas) dans les années 90 s’en rappellent…un méga tube aussi.

Katy Perry : Last friday night : sur l’album de tous les records,  » Teenage dreams » pour la chanteuse américaine, l’un de ses tubes pop rock. Et voici le clip officiel, complètement barré et déjanté comme souvent chez Katy Perry !

A vos votes, prêt(e)s ? Votez !

 

Il est où le Bonheur, il est où ?

Non, je ne deviens pas fan de Christophe Maé, faut pas pousser le bouchon trop loin quand même !

J’ai entendu à la radio une brève expliquant les résultats d’une étude de chercheurs anglais sur l’aptitude au bonheur des personnes, laquelle s’avère être très variable d’un individu à l’autre. Elle a été menée sur 8000 personnes.

L’étude a mis en évidence 5 facteurs ou qualités personnelles qui sont déterminants dans le potentiel au bonheur propre à chacun.  Si un individu a au moins 4 de ces 5 caractéristiques, il sera très probablement heureux et en meilleure forme globale plus longtemps.  Par contre, s’il en a au maximum 2, il y a de fortes chances qu’il soit plutôt dans la dépression ou disons dans l’incapacité chronique à être et se ressentir heureux , tout en ayant des difficultés dans les relations sociales.

Voici les 5 critères révélés par les chercheurs britanniques

  • La détermination
  • Le sens du contrôle
  • La stabilité émotionnelle
  • L’optimisme
  • La conscience

Si je regarde à chaud ces qualités personnelles, ben au mieux j’en ai 2, peut-être 3 , allez disons 2.5 ! Verdict , selon les scientifiques de l’université de Londres qui ont mené cette étude, je ne fais pas partie de ceux qui ont une propension au bonheur.

Bon, à vrai, dire je m’en doutais un peu…

A moins que…

En y réfléchissant…

Reprenons les 5 qualités :

  • Suis-je déterminé ??  Oui, s’il s’agit d’avoir des cadeaux pour mon anniversaire et à Noël et de partir en vacances, je suis motivé comme une hyène de Sibérie !
  • Ai-je le sens du contrôle ?? Oui aussi, est-ce que vous avez déjà lu ici un article trash, une photo de mes fesses ou des insultes ?? Non, donc j’ai le sens du contrôle !
  • Suis-je stable émotionnellement ?? : Carrément, chaque apparition de Katy Perry provoque en moi un Tsunami interne alors que quand j’entends de la musique classique je fuis ! Ceci dit-, son nouveau look de blonde aux cheveux courts…au secours 😀
  • Suis-je optimiste ?? Totalement, je sais que la troisième guerre archi mondiale viendra, que la planète se meurt écologiquement et que les robots conduiront à l’esclavage des humains…mais je m’en tamponne, je serai mort bien avant hé hé hé  !
  • Ai-je de la conscience ?? Sincèrement, je ne sais pas trop à quoi correspond ce critère, je  n’en ai nullement conscience !

Bilan des courses : au final, je possède 4 voir les 5 qualités nécessaires pour être heureux ! Merci les chercheurs anglais, je suis top rassuré…je vais virer mon psy, arrêter la méditation, ne plus boire d’apéro, me mettre à écouter France Info et France Culture  et même  Christophe Maé !

 

Trois saisons d’orage de Cécile COULON (2017)

Ce roman est l’histoire de deux familles au milieu d’un village de montagne  perdu : Les Fontaines. Ici se trouve une carrière que les ouvriers creusent , parfois au péril de leur existence. Il y  La famille d’André, le médecin du village,  qui ne fait pas partie des terres, des Fontaines. Elle vient de la ville… Mais elle saura se faire accepter. André aura un fils Bénédict, qui lui succédera et lui même aura une fille Bérangère.  La famille de Maxime puise son sang aux Trois-Gueules, le nom de la carrière, elle a toute légitimité.  L’un des fils de Maxime, Valère, reprendra la ferme familiale et sera lié avec la famille d’André.

Les Fontaines.
Je vous parle d’un endroit qui est mort mille fois avant mon arrivée, qui mourra mille fois encore après mon départ, d’un lieu humide et brumeux, couvert de terre, de pierre, d’eau et d’herbe. Je vous parle d’un endroit qui a vu des hommes suffoquer, des enfants naître, d’un lieu qui leur survivra, jusqu’à la fin, s’il y en a une.

Sixième roman lu par moi de Cécile Coulon,  Trois saisons d’orage semble rencontrer un accueil fantastique, beaucoup d’écho dans les médias,  le livre est pré-sélectionné dans plusieurs prix littéraires sérieux, bref tout va bien pour Cécile. Mais en ce qui me concerne, ça ne sera pas mon livre préféré de la pétillante auteur et je suis partagé dans mes ressentis.

Indéniablement, c’est un roman riche et efficace, qui arrive à ses fins, happe le lecteur dans la seconde partie de l’histoire et ne lui laisse aucun répit jusqu’à la fin. Le suspens et la tension sont omniprésents et s’installent petit à petit. Certains personnage, notamment Valère et André sont très construits.

Cécile Coulon, décrit parfaitement ce milieu hostile, ces Trois-gueules (la carrière exploitée par les hommes) et ces Fontaines (le village habité par les hommes) avec brio et précision. Mais j’ai trouvé la première partie un peu longue et avec plusieurs répétitions. Et alors qu’on pense que le personnage central de trois saisons d’orages est bien le  » décor  » où évoluent les personnages, un rebondissement auquel j’ai eu un peu du mal à croire au départ,  fait basculer l’histoire dans une saga sur fond de passion et de travail de la terre et de la pierre.

Un jour, quelqu’un découvrirait la vérité, et ce quelqu’un parlerait. Quand les gens parlaient aux Fontaines, ils parlaient beaucoup, longtemps, et très fort.

Je trouve que Trois saisons d’orage est un livre totalement réussi dans sa dimension sociale , lorsque Cécile Coulon nous fait partager sa vision de l’opposition ville campagne. Si au départ, on est du côté de ceux qui sont et font  cet endroit hostile, à la fin on s’interroge vraiment sur leur dimension humaine, et la cruauté n’est jamais très loin.

“ Aux Fontaines, on croyait toujours que le danger venait de l’extérieur, qu’on avait le temps de l’appréhender, personne ne se posait la question des tremblements intérieurs, des mouvements sous la surface, le soir, quand les cloches se taisaient. “

J’ai  également retrouvé ce qui me plaît chez Cécile Coulon, son style sec, précis et souvent extra-lucide, sa noirceur.

  Mais, d’un autre côté,  j’ai trouvé ce roman plus convenu, moins original dans la thématique et le traitement, un peu trop multiples facettes pour qu’il en reste à terme une couleur prégnante dans mon ressenti de lecteur.

Au final, C’est un livre qui oscille entre récit de société, saga familiale, roman de terroir, histoire passionnelle, un bon moment de lecture, et c’est déjà pas si mal !

Et encore une fois, je constate qu’après un coup de coeur pour le roman d’un auteur (Le coeur du Pélican sorti en 2015) on ressent souvent un peu  de déception sur le suivant, on voudrait qu’il soit encore mieux, mais ce n’est pas si fréquent.

 

Jeu de Noël 2017 : Troisième énigme.

Le jeu est terminé. J’attendais Les Tournesols de Van Gogh, qui se trouve à la National Gallery à Londres , qui a été peint en Provence au xix ième siècle, et huile c’était pour le l’huile de tournesol. Mais comme on pouvait aussi penser à la peinture à l’huile,  l’indice n’étant pas assez précis, j’ai accepté aussi d’autres réponses, notamment des tableaux à l’huile de Cézanne. C’est Lydia qui a trouvé la première » ma réponse » et Valentyne qui a trouvé en premier une bonne réponse, elles ont donc un point chacune. Je ferai plus précis la prochaine fois ! Rendez-vous début mai pour la quatrième énigme  et merci de votre participation.

Voici la troisième énigme du jeu de Noël 2017. Pour le moment, Martine, La Douce et Emilie ont chacune un point…mais l’année est longue.

Je rappelle que c’est la première bonne réponse en commentaire qui gagne le point. N’oubliez pas de mettre le mot « Fernandel » dans les commentaires pour qu’il n’apparaissent pas de suite, question de suspens !

Prêts à jouer les Fernandel addicts ?

Il faut trouver aujourd’hui le titre d’un célèbre tableau de peintre, à partir des indices ci dessous (ce n’est pas une charade, juste des indices):

  • National Gallery de Londres
  • Huile
  • Provence
  • XIX ième siècle

Vous avez trouvé ?? Vite, postez votre réponse en commentaire !

 

Les cinq sens dessus dessous…

Lors d’un éclair aveuglant  de lucidité , j’ai eu cette vision de l’autre côté du miroir. J’ai senti soudainement que j’allais toucher le fond, sereinement. Aucun oracle  requis pour  annoncer la débâcle. Les ours polaires le savent bien, pas besoin de  leur flair pour sentir le craquement des glaces. Quand le solide se liquéfie, les océans  dégivrés deviennent alors les plus  glaçants.

Tiens, parlons-en de la dérive des continents, elle est comparable à celle des sentiments : boire la tasse ou être inondé  c’est comme tomber ou basculer,  du pareil au blême ,  la seule chose qui compte c’est la hauteur, celle de la chute ou du sentiment.  Cascade ou torrent, tout n’est que vague. Déferlante de douleur sans ressac.

Eponger  des larmes de fond ne change rien au  ruissellement de l’âme. Quand le coeur suinte,  toute action vaine : point de suture.  Ô, temps, ne suspends jamais ton vol, viens et  prends le butin de mon existence.

A vouloir croquer la vie, goûter l’inédit, on finit par manger la poussière . Mais déguster est la rançon de ce  festin des sens en panne d’aisance  Ô temps, ne suspends jamais ton vol,  viens et prends le butin de ma vie.

Car cette otage intime, je m’en libère aujourd’hui. La foudre a fini par réussir son coup. Me voici fou broyé, mais plus aveuglé. Les pupilles de mon amour se sont dilatées au pollen du printemps et je laisse désormais le vent pas mauvais, tout emporter. Ô vent , ne suspend  plus jamais ton vol !

PS: j’ai piqué deux formules à Mylène Farmer.

 

 

 

Comment j’ai raté ma vie professionnelle – Episode 5

Premier épisode : 1

Second épisode : 2

Troisième épisode  : 3

Quatrième épisode : 4

Récapitulons : en juin 2007, c’est décidé, faut que je passe à autre chose, et que je sorte de la formation. Et comme non seulement je n’ai pas d’expérience professionnelle  » réelle  » à exploiter et que je n’ai pas d’envie particulière, j’ai l’idée de vouloir rentrer dans la Fonction Publique Territoriale. Pourquoi la territoriale, puisque obtenir le concours ne donne pas de poste? Non je ne suis pas maso, mais au moins, comme il faut se cogner une recherche de poste, on peut cibler les postes et les régions et ne pas se retrouver à Roubaix ou Belfort !

Mais les concours en externe, c’est chaud, il y a un monde faramineux, attiré par la chaise douillette du fonctionnaire et son emploi à vie…. Alors j’ai réduit mon activité de formateur pendant un an et j’ai suivi une formation de préparation aux concours, à la Fac, pas terrible du reste…

Les épreuves écrites : oyé oyé, demandez le programme : une note de synthèse qui consiste en 3 ou 4 heures à résumer de manière structurée un dossier de 30 à 50 pages de textes chiants et illisibles…Youhou . Et aussi des questions de connaissances, genre bachotage de base et enfin, une super dissertation de culture générale. Alors j’ai fait des fiches de culture générale, je me suis entraîné , j’ai appris (et oublié depuis) les mouvements philosophiques, qui fut le Roi qui rétablit la Monarchie après Napoléon , qui était Olympe de Gouges et si  Proust gobait des madeleines nu sur son canapé ?? Et Tocqueville, il en pensait quoi de tout ça?? Bienvenue sur France Culture…

Puis on passe l’écrit dans des salles plus ou moins immenses, je me souviens du parc des expo à Toulouse où l’on ne voyait pas le bout de la salle. Puis de la salle d’attente des oraux à Bordeaux où l’on attend toute la journée qu’on nous appelle pour passer 2 ou 3  épreuves…pas par un numéro comme à la Nouvelle Star mais bon… Une des épreuves orales est une  sorte d’entretien d’embauche…qui donc,  peut aboutir à un concours mais pas à un emploi…j’ai eu 17 à la « conversation avec le Jury » ça m’a sauvé !! ! Preuve que je suis quelqu’un de bonne conversation !

Résultat des courses, du premier coup, j’obtiens le concours de Rédacteur (un mec de catégorie B qui rédige donc, enfin je suppose) et celui d’attaché (un mec de catégorie A qui super rédige mais ligoté et  assis sur une pointe inversée, pieds et points liés…attaché quoi ).

Youhou, j’ai réussi…je suis lauréat d’un concours de catégorie A de la territoriale…champagne et maintenant, j’ai 3 ans pour chercher un poste, dans un secteur que je ne connais pas et dans lequel je n’ai pas d’expérience. Allez, je dois continuer mon travail de formateur et faire une recherche d’emploi. Je cible les postes dans les Ressources Humaines, car j’ai quelques choses à vendre là-dedans et qu’il y a de la demande dans ce secteur au niveau des collectivités territoriales. Et je cible à l’époque la région Rhône Alpes.

Et je vais enchaîner les envois de CV, les réponses aux offres, et des entretiens d’embauche : Macon, Chalons sur Saône, Dijon (un peu plus haut que Rhône Alpes, j’étais malade à cette époque…), Lyon…et c’est rude et c’est prise de tête. Surtout qu’à Lyon, à la Région, je finis second sur un recrutement après 2 entretiens et avoir réussi à émerger parmi  130 candidatures.

Là je pète un câble : après 8 ou 9 mois de recherche, nous sommes en gros en avril 2009 je décide d’arrêter la formation et de ne pas reprendre à la rentrée, même sans emploi, je vivrai du chômage et en plus je décide de ne plus chercher , pause, ras le bol.

Et puis, alors qu’on me fait mon pot de départ au centre de Formation, je suis présélectionné pour un entretien sur un poste, situé à 1 h de la maison…c’est pour ça que j’ai candidaté, pas de voyages , pas de frais, pas un poste qui va intéresser grand monde et pas de préparation de l’entretien pendant des heures. Juste comme ça, pour avoir l’inconscience tranquille !

Et le 01 août 2009 (rentrer dans la fonction publique en août…Warf, faut le faire non??) je commence mon nouveau travail…je viens d’intégrer le monde joyeux des fonctionnaires territoriaux !

Mais ça c’est une autre histoire…ne ratez pas le dernier épisode de cette saga, à suivre ici prochainement…

 

Stop ou encore épisode 12

Seulement 18 votes pour le dernier match musical. Ils ont plébiscité Superbus :

  • Superbus : 44%
  • Vanessa Paradis : 28%
  • Soprano : 17%
  • Michel Delpech : 11%

Voici le nouveau match avec le thème des prénoms.

Proposition 1 : Superbus avec Lola : L’un de leurs tubes, j’ai gardé un live…

Propositon 2 : Sandra avec Maria Magdaléna : Haaaaa, mes premiers émois sentimentaux avec Sandra…méga tube des années 80.

Proposition 3 : Benjamin Biolay avec Marlène déconne. Ben j’aime cette chanson et ce livre était vraiment bien…quand le Benji se met à faire de l’électro…

Proposition 4 : Christine and the queen avec Christine. Le raz de marée des années précédentes, on attend un nouvel album, pour voir la suite…

Allez , c’est parti, le vote utile c’est ici !

Journal d’un vampire en Pyjama de Mathias MALZIEU – 2016

Ma boulimie créative a franchi un cap quand j’ai perdu ma mère. Elle n’a cessé d’augmenter ensuite. Chacun ses béquilles, les miennes sont des toupies électrifiées : je ne peux m’appuyer sur elles que lorsqu’elles sont en mouvement. Les règles sont simples : ne pas s’arrêter, éviter de freiner et surtout n’être enfermé nulle part, au sens propre comme au figuré. Faire le con poétiquement est un métier formidable.

Je connaissais jusqu’ici Mathias Malzieu comme le chanteur fou furieux du groupe  de rock Dyonisos…et j’avoue que je l’ai toujours trouvé sympathique  à défaut d’aimer sa musique et sons style.

Dans ce livre, Mathias Malzieu raconte à sa manière, un épisode tragique de sa vie. Un jour, âgé de 39 ans,  épuisé physiquement, il se retrouve à l’hôpital pour passer une batterie d’examens qui vont lui révéler qu’il est atteint d’une maladie orpheline aussi rare que grave, laquelle détruit sa moelle osseuse, donc ses globules rouges, blancs et ses plaquettes.  Il doit être transfusé à forte dose et se transforme ainsi en Vampire qui vit en pyjama dans les hôpitaux. Ensuite, des traitements coriaces puis une greffe de moelle osseuse devront être entrepris afin qu’il puisse vivre.

Vous l’avez compris, il s’agit d’un récit totalement autobiographique, écrit à partir des notes prises par l’auteur durant ses longs mois d’hospitalisation, sous la forme d’un journal.   Certains passages ont été écrits sur le vif, mais je pense que d’autres l’ont été à posteriori car à certains moments, je ne pense qu’il était en mesure d’arriver à écrire.

Franchement, je connaissais son côté décalé, poète, grand enfant voire parfois déjanté, mais je ne pensais pas qu’il écrivait aussi bien. Je n’ai pas lâché Journal d’un vampire en Pyjama depuis le moment où j’ai commencé sa lecture. Et dès le premier court chapitre, j’étais conquis par son style, son humour, son auto dérision mais aussi par la gravité du récit sous des airs de conte terrible qui finit bien.

On reconnaît le chemin qui mène à l’hôpital aux joyeux commerces semés autour par le Petit Poucet de la mort.Quand j’étais petit, je croyais que les magasins de pompes funèbres vendaient des chaussures pour les morts. L’entrée de l’hôpital est situé juste après la troisième échoppe. On dirait un grand lycée triste dont tous les élèves auraient été punis. Il y a une chapelle pour que les gens pleurent tranquille et une boutique Relay où on peut acheter des bonbons et L’ équipe. Regarder les résultats du foot, prier un coup et grignoter un Mars. Je vais me faire changer les plaquettes. M’en faire poser de nouvelles, disons. J’ai plus de sang-frein. liquidation quasi totale des particules coagulantes. Si je caresse un hérisson du bout des doigts, j’aurai un bleu sur l’avant bras.

Mathias Malzieu arrive à la fois à émouvoir et à faire sourire, à faire réfléchir et compatir sans toutefois aller vers la pitié, la plainte, la douleur avant tout.

Vraiment, il a réussi à me toucher sur un sujet que je ne lis jamais, la maladie, parce qu’il me fait peut, comme à la plupart des gens. Et je n’aime pas les récits en forme de confessions larmoyantes. Mais là, j’ai trouvé entre chaque ligne une énergie et une force vitale qui poussent le lecteur à essayer d’être vivant.

Et plus simplement, cette écriture échappée d’un univers de Tim Burton ou d’une histoire merveilleuse dans le tragique , m’a émue.

J’ouvre la porte de chez moi comme un voleur mélancolique. Il est plus de trois heures du matin. Rosy se réveille, on se chuchote des petites blagues rassurantes.Puis, blottissage intégral. Le sommeil ne vient pas, je vais me chercher tout nu du Coca dans le frigidaire. Le boire glacé à en chialer des bulles. Prendre un goûter à quatre heures du matin en regardant les étoiles scintiller au loin dans la brume tel un feu d’artifice raté. Regarder Rosy dormir, ses seins remontant à la surface de la couette comme des îles flottantes. Voir le petit matin effacer la lune avec sa gomme en forme de nuage. Prendre une double dose d’assomnifères et s’écrouler enfin.

C’est un vrai coup de coeur, et comme cette histoire se lit très vite, je ne peux que vous conseiller de rencontrer ce vampire en pyjama.