
Nous sommes dans le Yorkshire , au début du vingtième siècle, dans l’asile de Sharston. Dans cet établissement sont internés des aliénés, des faibles d’esprits, mais aussi des indigents, des pauvres livrés à eux-mêmes, des personnes ayant eu un incident de parcours dont personne ne veut plus, sans pathologie psychiatrique.
A Sharston, il y a le pavillon des femmes, avec Ella, qui épuisée par ses conditions de travail dans une filature a défoncé une fenêtre avec sa tête. Les femmes travaillent à l’intérieur des bâtiments. Il y a le pavillon des hommes, avec John, un Irlandais au passé tourmenté. Les hommes travaillent à l’extérieur.
Les soins (et les contraintes de force en cas de rébellion des pensionnaires) sont dirigés par le Docteur Charles Fuller. Celui-ci anime un orchestre au sein de l’établissement, et tous les vendredis soirs, une partie des hommes et des femmes , triés sur le volet, se retrouvent autour d’un bal, où Ella et John vont se croiser, dans La salle de bal…
Mais le Docteur Fuller, personnage ambitieux et frustré, va s’intéresser à la théorie de l’ eugénisme, en vogue à cette époque en Angleterre, notamment appréciée par Churchill…
Waouh, quel livre, je reconnais encore une fois le brio et le savoir-faire d’un auteur anglais, qui de plus est un » jeune » auteur puisque La salle de bal n’est que le second roman d’ Anna Hope, par ailleurs actrice.
C’est pour moi le roman parfait.
Le roman qui est capable de créer et de faire vivre trois personnages principaux d’une densité forte entourés de nombreux seconds rôles, tous parfaitement accordés. Je pense notamment à Clem et à ses livres…
Le Docteur Fuller m’a fait penser à Arien Deume, dans Belle du seigneur. Ella et John sont des personnages très anglais, j’ai pensé à la littérature du dix-neuvième siècle…celle que j’affectionne…
Un roman qui est capable de dérouler une belle histoire, à la fois sentimentale, humaine et historique , totalement fictionnelle bien qu’ inspirée de faits historiques et d’un ancêtre de l’auteur. Anna Hope écrit avec légèreté et efficacité, elle sait parfaitement camper son décor, faire naître ses personnages, émouvoir le lecteur, puis le captiver à partir d’un suspense haletant sur le dernier tiers du roman. J’avoue avoir lu en diagonale et très vite certaines pages pour avancer et aller au bout.
La grande Histoire est présente aussi, en arrière plan, avec la situation de l’Angleterre avant la première guerre mondiale, la crise industrielle, la pauvreté, la violence et la question de l’ eugénisme dont on n’entend pas trop parler dans les romans et sur laquelle j’ai appris des choses.
La salle de bal est un livre tout en sensibilité, un livre qui fait réfléchir , qui serre le coeur sans toutefois vouloir choquer le lecteur à tout prix.
L’écriture d‘Anna Hope est fluide et belle, poétique parfois, simple, sincère…bref je n’arrive pas à trouver de défaut, peut-être que l’intrigue met un peu de temps à s’installer au tout début du roman.
En plus contrairement à beaucoup d’auteurs actuels , ce n’est pas un texte qui tient sur 20 pages Word et qui coûte quand même 17 € voire plus, c’est un vrai roman de 450 pages, en trois parties chronologiques.
Et donc, je vais m’empresser d’aller acheter le premier roman d’ Anna Hope qui s’appelle Le chagrin des vivants.
Bientôt Noël…pensez à offrir La salle de bal…

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