C’est toujours plus facile de ne pas parler.
Nous sommes à Londres en 1920. La ville s’apprête à commémorer l’armistice lors d’une cérémonie particulière où le corps d’un soldat inconnu tombé en France sera inhumé au sein d’un monument à Westminster Abbey.
L’histoire se passe du 8 au 11 novembre 1920 et Le chagrin des vivants raconte le destin croisé de plusieurs femmes, chacune touchées par la guerre. Il y a, Evelyne dont le fiancé est mort et le frère, ancien capitaine, est revenu sain et sauf et mène une existence en apparence confortable. Evelyne travaille au bureau des pensions militaires. Il y a la jeune Hettie qui, avec son amie Di, travaille dans un club de danse fréquenté par les anciens soldats, ce qui lui permet notamment de subvenir aux besoins de son frère, Fred, soldat revenu diminué des combats, muré dans son silence . Il y a enfin ADA, qui a perdu son fils, Michael, et continue pourtant de le voir et de le chercher dans les rues de Londres.
Anna Hope, dont Le chagrin des vivants fut le premier roman (énorme succès en Angleterre et ailleurs) va tisser une toile redoutable et magnifique, qui va non seulement emprisonner et lier tous les protagonistes du récit, mais aussi le lecteur. Comme ici, lorsqu’ils vont chacun assister au défilé du soldat inconnu, notamment ADA:
Alors que le silence s’étire, quelque chose devient manifeste. Il n’est pas là. Son fils n’est pas à l’intérieur de cette boite. Et pourtant elle n’est pas vide, elle est pleine d’un chagrin retentissant : le chagrin des vivants.
Disons-le tout de suite, j’avais énormément aimé La salle de bal, j’ai adoré Le chagrin des vivants, au point d’en faire un coup de foudre littéraire pour cette année 2017 !
L’auteur parvient à nous faire vivre cette époque avec beaucoup d’intensité, à nous faire ressentir toute la pesanteur des suites du désastre, la résistance des hommes face à ceux qui voudraient oublier…Et si beaucoup réapprendront à vivre, d’autres resteront à jamais marqués dans leur chair par la grande guerre, qui n’a de grandeur que son nom.
Un bel hommage aux oubliés de l’histoire, les sans grade, et aussi aux femmes qui travaillent dans l’ombre à réparer les destins. Un beau travail de mémoire. Un vrai.
Pourquoi ne peut-il pas passer à autre chose ?
Pas seulement lui. Tous autant qu’ils sont. Tous les anciens soldats qui font la manche dans la rue, une planche accrochée autour du cou. Tous vous rappellent un événement que vous voudriez oublier. Ça a suffisamment duré. Elle a grandi sous cette ombre pareille à une grande chose tapie qui lessive la vie de toute couleur et toute joie. […]
La guerre est terminée, pourquoi ne peuvent-ils donc pas tous passer à autre chose , bon sang ?
Anna Hope se base, comme dans La salle de bal, sur des faits historiques, des livres et des documents d’époque, et invente ses personnages et leurs histoires qui sont si intimement et délicatement mêlées. C’est une auteur, qui sur un premier roman, arrive à allier le fond et la forme, en cumulant les talents de jolie plume et de grande raconteuse d’histoire. C’est un régal permanent.
Le suspens est grandissant et à la fin, j’aurais presque voulu lire en diagonale pour aller plus vite et pourtant, j’ai réussi à épargner les 30 dernières pages pour les lire seulement le lendemain. La fin est de facture classique mais l’auteur arrive à éviter le happy end trop happy , même s’il est logique…
Vivement le troisième roman, il faudra être patient, mais je serai au rendez-vous !
Bon, je vais découvrir La salle de bal, il est dans le Prix Elle des lycéennes.
Super ! J’espère qu’il te plaira !
Nota Bene : Je viens de me remettre à La salle de bal après un Thomas Vinau et Gaëlle Josse et là j’accroche mieux alors je vais m’accrocher mais je ne sais pas pourquoi celui-ci me tente davantage…
Sur la Salle de bal, je te garantis que passé disons le tiersdu roman, tu ne vasplusle lâcher du tout…mais celui-ci , bien que construit pareil est accrocheur quasiment depuis le début…
ah oui quand même… et moi qui n’ai toujours pas lu cet auteur!!!
Ceci dit, elle n’a fait que 2 romans et on la connait que depuis 3 ans en gros…mais j’espère que tu la liras et que tu aimeras.
Je note aussi 🙂
Quel enthousiasme 🙂
Quand j’aime, j’aime !!
Hello Mindounet
Le voilà donc ton COUP DE FOUDRE 😆
Ce livre fait partie de la liste de mon Club de Lecture. Après ton billet élogieux je vais donc prendre un grand intérêt à découvrir ce roman.
La période de la 1er guerre mondiale n’est pas ma tasse de thé mais je me fie à tes goûts littéraires 😉
Et en attendant son 3e roman, j’aurai largement le temps de lire les 2 précédents 🙄
Bonne fin de semaine et gros bisous
Moi non plus, les guerres ne sont pas ma tasse de thé et le sujet est trop à la mode en littérature. Mais là, vraiment, c’est génial.
Tu nous diras ça quand tu auras fini le livre !
Bon week-end !
Tu vas rire, mais sur France Q ils en avaient parlé dans les mêmes termes que toi à sa sortie…donc j’étais déjà tentée, mais tu enfonces le clou, tu en parles vraiment très bien (tu sais que je m’aperçois que finalement tu es plus sensible aux plumes féminines non ?)
Noté
Hola oui, je lis principalement des femmes, sans le chercher vraiment. Mis à part Blondel que j’adore mais qui a aussi un côté féminin avéré, je ne lis pas beaucoup d’auteurs en fait.
Ce livre pourrait te plaire. C’est pas vraiment l’esprit que je me fais d’un livre » France Q » mais c’est pas non plus un livre sans fond…bientôt Noël 😀
pas lu mais je trouve le titre très beau !
Oui, en opposition aux morts qui n’en ressentent plus…
Bon, moi, j’ai trouvé ça plat, je suis passée à côté. Tu crois que je peux aimer le suivant sans avoir aimé celui-ci?
Je ne sais pas, il est construit de la même manière et c’est le même auteur…
C’était obligé que tu aimes, non ? Ça se passe dans ton pays de coeur et tu aimes les beaux récits. Si ce livre arrive dans mon groupe de lecture, je le prendrai 🙂
Cela ne fait pas tout…elle a du talent cette auteur là ! Le thème est tellement battu et rebattu !
Ton enthousiasme est communicatif et fait plaisir à lire !
Merci ! Il faut le dire quand on aime, c’est plus difficile mais plus important que de dire qu’on aime pas !
Je suis bien d’accord !
Ceci dit, ça peut être rigolo parfois de dire qu’on aime pas… 😀
Je le dis quand je n’aime pas.
Oui, c’est le but aussi 😀
😉
Je n’avais pas autant adoré que toi, mais c’est un excellent livre et tu en parles bien ! 😉
Merci ! Et la Salle de bal ? Tu l’as lu ?
Oh le beau billet enthousiaste. Bon, d’accord, Anna Hope est dans mes listes 🙂
( as-tu lu Un long dimanche de fiançailles de Japrisot ? )
Non, mais vu le film de Jeunet et le lieu de tournage me parle ! C’est une bonne suggestion , je vais y penser !! 😀
Je n’avais pas entendu parler de cette auteure mais le succès de la La salle de bal et ce que tu dis de ce premier roman me donne envie de la découvrir. En plus, j’aime beaucoup quand il y a un contexte historique.
Là tu ne seras pas déçue, il y a dans ses 2 livres la bibliographie des ouvrages de référence qu’elle lit avant de composer son roman. Elle part de faits réels, historiques et elle brode son histoire autour !!
Bon, il semble que cette auteure soit une valeur sûre !! Je note tout 🙂
Pour moi, elle l’est et dans son pays aussi…une très belle révélation!!
D’accord, je suis séduite par l’histoire. Noté !
Super, hâte de savoir si tu aimeras cette lecture. Je pense que quoi !
Je note illico ! 😉
Tu as déjà La salle de bal, comme ça tu auras tous les romans de Anna Hope! Une sacré belle découverte !