Les rêveurs de Isabelle Carré – 2018 – Grasset – 007€ la page

« Le roman, c’est la clé des chambres interdites de notre maison » Aragon, cité par l’auteur au début du récit.

Dans ce premier roman, Isabelle Carré évoque son enfance, ses parents, son adolescence , ses premières amours, et son parcours vers le théâtre…notamment. C’est le récit d’une famille un peu atypique, un peu déglinguée, un peu trop hors des normes communes dans les années 70.

Notre vie ressemblait à un rêve étrange et flou, parfois joyeux, bordélique toujours, qui ne tarderait pas à s’assombrir, mais bien un rêve, tant la vérité et la réalité en étaient absentes. Là encore, et malgré la sensation apparente de liberté, il fallait jouer au mieux l’histoire, accepter les rôles qu’on nous attribuait, fermer les yeux et croire aux contes.

Les rêveurs part de faits authentiques , autobiographiques, qui sont ensuite racontés de manière romancée, un peu comme un puzzle de vie où il manquerait des pièces que l’auteur fabriquerait pour qu’elles s’imbriquent aux pièces disponibles.

Au final, comme le relève Isabelle Carré, c’est un livre un peu foutraque, qui manque d’unité, mais qui révèle une part de vérité de cette femme sensible et bienveillante. Pas de règlement de compte ici, pas de ruptures brutales, et pourtant il pourrait y avoir de quoi vu le pedigree des parents, si je puis dire…

Et pour un premier roman, c’est une plume toute en finesse et sensibilité, qui ne cherche pas à en mettre plein les yeux ou à émouvoir, mais qui cherche juste à toucher le lecteur en lui disant la vérité, enfin une vérité.

Je me réside où réside, où se cache la blessure secrète où tout homme court se réfugier si l’on attente à son orgueil, quand on le blesse ? Cette blessure – qui devient ainsi le for intérieur- , c’est elle qu’il va gonfler, emplir. Tout homme sait la rejoindre, au point de devenir cette blessure elle-même, une sorte de coeur secret et douloureux.

C’est parfois drôle, parfois décalé, et parsemé de références littéraires qui sont chères à l’auteur.

Ce faisant, on aborde des thèmes encore très actuels, comme la condition des classes, l’homosexualité, les séjours en hôpital psychiatrique et j’en passe. Mais jamais avec pathos, ni violence, de la retenue, de l’émotion, du vrai…

J’ai donc beaucoup aimé Les rêveurs, mais je n’irai pas jusqu’au coup de coeur, car il y a dans les rêveurs un certain désordre qui a un peu nuit à ma lecture à certains moments, mais je suis curieux de voir si après ce premier succès public et critique, Isabelle Carré va poursuivre dans la voie de l’écriture…et de la rencontre de ses lecteurs.

Je rêve surtout de rencontrer des gens. Je n’ai jamais trouvé simple de faire connaissance, ailleurs que sur un plateau. Mais on se quitte une fois le tournage ou la pièce terminés, et on ne se revoit jamais comme on se l’était promis…Alors je m’offre une seconde chance, j’écris pour qu’on me rencontre.

La loi de Murphy (2) – En revenant de Nantes…

Ha vraiment Emilie Berd, je ne te remercie pas avec ton article à la noix sur les catastrophes en chaîne que tu as donc nommé la loi de Murphy ! Je viens de tester…C’est pas drôle DU TOUT.

J’ai dû faire un aller retour rapide sur 24 heures à Nantes…pour affaires si je puis dire…après Annecy où je me suis fait refouler , j’ai passé un nouvel entretien d’embauche . Voyage aller et entretien : nickel ! Par contre, le fucking Murphy m’attendais pour le retour.

Alors que l’avion était prêt au décollage, portes fermées et manoeuvre de recul effectuée,  avec 15 minutes d’avance sur l’horaire prévu (vous en déduisez donc que je ne volais pas avec Air France mais avec Easy Jet…avec Air France, quand on arrive en retard déjà on est super content…de pas être resté au sol…), une annonce d’un steward demande s’il y a un médecin dans l’avion (pas un pilote, il y en avait bien un…vous allez voir après) et donc une personne se lève et va rejoindre un passager, probablement en situation de malaise. Et 5 minutes plus tard, une autre annonce du steward nous dit que pour un  problème technique , nous devons revenir au point de départ, c’est à dire parcourir les quelques lettres faits en marche arrière.

Arrivé au point de départ, réouverture de la porte avant, remise en place de la passerelle et le passager malade va prendre l’air. Et là je me dis c’est drôle comme formulation « problème technique » pour un malaise de passager…mais bon pourquoi pas, les anglais sont bizarres (l’équipe en cabine était 100% française…).

Et encore 5 minutes plus tard, le steward refait une annonce pour dire que d’ici quelques minutes, le co-pilote va faire une annonce pour avoir des éclaircissements. Entre temps, les pompiers sont montés à bord, le passager a été déplacé au premier rang , il semble aller bien.

Annonce du co-pilote, anglais, mais dans un français impeccable : il y a eu un souci lors du tractage de l’avion, une mauvaise manoeuvre de l’engin de tractage pour la marche arrière à touché le train avant de l’appareil. Il faut donc faire venir des techniciens pour vérifications et attendre de voir de qu’il en est. On n’a rien remarqué, s’il y a eu un choc lors de la manoeuvre , il a dû être minime.

10 minutes plus tard, on nous annonce que les ingénieurs Airbus qui étaient rentrés chez eux pour déjeuner sont sur le chemin et encore 10 minutes plus tard, la commandant, le copilote les ont rejoint sur le pour l’inspection en règle du train avant de l’ A 319.

Enfin, plus tard, le co-pilote nous dit qu’on va pouvoir partir, que tout est ok, qu’il faut juste de temps de faire les papiers. Ouf, entre temps, les pompiers sont partis et le passager va bien. Allez  on ferme et on envoie les gaz, descente rapide sur Toulouse à la fin du vol et on arrive avec 1h30 dans la vue. Mais bravo à tous les membres de l’équipe à bord, hyper professionnels, calmes, communiquant et bienveillants avec les passagers, qui eux aussi sont restés zen au final.

J’arrive à Toulouse à Blagnac, il fait assez beau, petit vent d’autant , pas trop chaud…et je me dis allez dans une heure je récupère la voiture au terminus du tram et donc en gros dans 2 heures je suis à la maison…youpi !

Mais non, c’était sans compter sans ce fucking Murphy boy ! Arrivé au péage, alerte rouge de la voiture  : arrêtez vous immédiatement, surchauffe moteur et en effet l’aiguille est au rouge. Je me gare juste après pris le ticket de péage, comme je peux, et la température descend, je repars, mais 5 km plus tard, pareil…sauf que je suis sur l’autoroute  ! Je ralentis et voie le panneau de la prochaine aire à 5 km, je tente le coup et j’y arrive, je coupe le moteur, j’ouvre le capot, une bonne odeur de grillé embaume l’air ambiant. Je vais acheter un bidon de liquide de refroidissement et après 30 minutes, pour faire redescendre la pression, je verse un peu de liquide, il doit en manquer…j’ai versé tout le bidon, il n’y avait plus une goutte dans la voiture et en versant , je me rends compte que ça fuit autant que dans nos centrales nucléaires.

J’ai mon garagiste au téléphone, il me dit que je ne peux plus rouler, une pièce à lâché et donc appel d’un dépanneur pour remorquage, chargement de la voiture, départ en camion, arrêt pour un second remorquage, et j’arrive au garage du dépanneur . Entre temps tractations et explications avec l’assistance de l’assurance et la douce qui a les infos de l’assurance .

Au final, la voiture est toujours là-bas, à 70 km de chez moi et je suis rentré en taxi . Bon l’assurance va me rembourser le remorquage sur autoroute (124 euros) et a payé le taxi. Il n’y aura que la réparation à ma charge.

Je suis rentré avec un taxi sympa, qui a pour particularité de ne bosser que le soir ou la nuit et d’avoir passé 20 ans dans les commandos de la Marine Nationale…il m’a pas raconté sa vie mais on a échangé un peu , 45 minutes c’est long si on  ne  cause pas, un dur le mec, 52 pays en 20 ans et des missions secret défense assez glauques !

Bref rentré à 20h30 au lieu de 15h30.

Alors si vous croisez le fucking Murphy…dites lui que si je croise, je mets les commandos de marine à ses traces. Non mais Ho !!

La Trance et moi…

Dans un commentaire sur un précédent article, Valérie (la normande)  me demandait de raconter comment j’en étais arrivé à la Trance, musicalement parlant. Ce que Valérie veut, je l’exécute…alors voici l’histoire. En gros, je dirais pour résumer que c’est sans le savoir que je suis venu à la musique Trance.

Au départ il y a Jean-Michel Jarre, qui a bercé mon enfance ou adolescence et c’est le précurseur français de toute la musique électronique et ses sons se retrouvent aujourd’hui dans de nombreux titres Trance.

Ensuite , il y a les années 80,  les synthétiseurs à outrance et les boites à rythme…c’était mon refuge et ça a bien préparé le terrain.

Arrivent les années 90, il y a la vague Euro Dance avec les tubes qu’on connait, Corona, Haddaway, Culture Beat Cappella… et puis à l’époque via Skyrock (qui ne passait alors pas de Rap du tout…), j’écoute des émissions où l’on diffuse des morceaux en vogue à Ibiza, que je prends pour des morceaux de Dance mais disons plus formatés pour les clubs. Des morceaux 100% instrumentaux…il y a encore des vinyles à l’époque, j’en achète même…j’ai plein de titres en tête, je vous les épargne. Et puis il y eut Children de Robert Miles, qui reste pour moi LE morceau de Dance Music…mixé, remixé, repris, joué 1000 fois au piano et même à la Harpe et à la trompette…

Ici l’original…

 

Dans les années 2000, je me détourne un peu des musiques électroniques, mais cela reste ma came…

Années 2010…j’entends parler d’un DJ d’Amsterdam, l’un des plus connus au monde et qui est le boss de la Trance : Armin Van Buuren. Et petit à petit, je me mets à écouter des morceaux Trance, issus de la maison de disque numéro 1 dans le monde sur cette musique, ARMADA, et ses multiples labels. Et je kiffe à donf…et je découvre que tous les morceaux des années 90 que j’écoutais et adorais , sont en fait tous considérés comme des grands classiques du mouvement Trance. En fait, dès les années 90 j’aimais cette musique, très différente de celle d’aujourd’hui, mais je ne le savais pas…donc je suis allé vers la Trance sans le savoir.

Aujourd’hui, j’en écoute presque tous les jours, c’est le meilleur anti dépresseur 100% naturel que je connaisse. C’est vraiment la musique qui me correspond le plus je crois. Difficile à expliquer, les nappes de Synthé, les accords sombres, une certaine mélancolie , cherchant l’émotion, tout en état joyeux entraînant, avec des rythmes rapides, généralement plus de 2 battements par seconde…

Voilà comment je suis devenu fan de Tance Music. Je ne suis pas un grand connaisseur des origines du mouvement ni de tous les sous-genres, mais je progresse…

Et au hasard, enfin presque, voici un de mes morceaux préférés…très accessible…

 

 

 

Seule Venise de Claudie GALLAY – 2004 – Babel (poche)

Une femme , quittée par son amant à Paris vide son compte en banque et se réfugie à Venise. On est en décembre, et l’héroïne habite dans une petite pension , tenue par Luigi. Elle va croiser un jeune couple de danseurs et un prince Russe âgé , les trois pensionnaires du moment. Et également un libraire énigmatique, amoureux de Venise et des belles lettres…

Ha l’amour…Ha Venise…Ha Claudie Gallay, et enfin un coup de coeur littéraire pour ce court roman

Il y a deux personnages clés dans Seule Venise. Evidemment, il y a la ville, encore plus belle et envoûtante en hiver, quiconque est déjà allé là-vas aura envie d’y retourner sur le champ. Et pour les autres, je parie que vous envie d’aller voir pour voir si vous ressentez les ressentis du lecteur. Et puis, Venise se marie tellement bien avec la solitude et l’abandon, qui sont les états d’âme de l’héroïne lorsqu’elle débarque à la gare de Venise.

Et puis bien entendu, il y a cette femme, dont on sait très peu de choses, qui est banale, ordinaire, qui vit un chagrin d’amour on ne peut plus répandu. Oui mais voilà, sans s’en rendre compte, comme à chaque fois avec Claudie Gallay, on s’attache par petite touche au personnage, on ressent de l’empathie et une sorte de proximité avec elle. Sans parler des personnages secondaires qui sont très réussis, particulièrement ce vieux prince russe, lui même exilé à Venise par amour. Mais aussi Carla, la danseuse…

Elle est jeune, vingt-cinq ans à peine. La peau de ses paupières est fine, bleue à force de transparence, comme les yeux des tous jeunes enfants. Les yeux, c’est la seule chose qui ne grandit pas  chez l’être humain, de la naissance à la mort.

D’ailleurs le sentiment amoureux est omniprésent dans Seule Venise, et là aussi, la ville ne fait que d’exalter ou l’exacerber.

Je m’assoie près de vous. Il est des êtres dont c’est le destin de se croiser. Un jour ils se rencontrent. On est de ceux-là. Je crois qu’on est ensemble, déjà. Qu’on a sa place dans la vie l’un de l’autre. Même s’il ne se passe rien. Même si l’on ne se touche pas. Même si vos mains.

Enfin, au terme de ma lecture, je fais toujours le même constat concernant Claudie Gallay : comment peut-elle arriver avec aussi peu de mots, de phrases complexes à toucher autant le lecteur? Comment arrive-telle à faire du beau avec du rien…c’est un mystère, peut-être celui de l’écrivain, le vrai…je ne sais pas mais ce que je sais c’est que je vais enchaîner avec un autre roman de l’auteur d’ici la fin de l’année, ce sera le troisième et si ça se trouve même pas le dernier…

Il faut que les gens meurent pour comprendre à quel point on les aime.
Il faut cela.
On cesse alors d’attendre d’eux
et les choses deviennent plus faciles.
On attend trop des vivants vous ne croyez pas ?
Je vais peut-être écrire à mes enfants.

Ce qui m’ennuie c’est qu’à l’époque Télérama avait aimé…tout fout le camp…

« Grâce à des phra­ses courtes pour dire la solitude et de lentes déambulations, l’auteure détourne les clichés vénitiens, pour redonner vie aux fantômes de la lagune ».

 

La play-livres.

Il y a quelques jours , j’ai publié un article sur une play-list musicale (ICI), qui a étrangement bien marché et que certains ont même repris sur leur propre blog, comme un tag.

Aujourd’hui, je change de domaine artistique et modifie aussi un peu les questions…quoi que !

Voici la play-livres !

Quel est le dernier livre que vous vous êtes offert ?

Pour moi, c’est le premier roman d’ Isabelle Carré,  » Les rêveurs », j’en parle très bientôt, j’ai beaucoup aimé…

Et le dernier livre que vous avez offert ?

Lettre d’une inconnue de Stephan Zweig…un court texte très très fort!

L’île déserte est de retour, vous pouvez embarquer l’intégrale d’un auteur classique et d’un auteur actuel , qui choisissez-vous?

Houla, pas simple comme question. Pour l’auteur classique, je prendrai Daphné du Maurier, parce qu’elle a beaucoup publié, que j’adore et que c’est de la lecture plaisir, parfait pour l’île déserte. Pour l’auteur actuel, je dirais Sigolène Vinson, pour le rêve et la prise de tête…

Quel livre offrir à une personne que vous n’aimez pas ?

Bah, un gros pavé bien chiant, donc un classique français, allez je me lance, Notre Dame de Paris de Hugo .

Enfin, le livre qui est pour vous l’histoire d’amour la plus forte ?

J’en ai lu des tonnes…très difficile de choisir…allez pour ne pas avoir à le faire je vais dire Le livre de ma mère d’Albert Cohen…une histoire d’amour absolue, celle du fils pour sa mère !

Voilà, si ça vous branche vous pouvez le faire…

 

Au commencement su septième jour de Luc LANG – 2016 – Folio (poche)

 

Nous vivons comme nous rêvons,
seuls.

Thomas est informaticien, 37 ans, il vit en région Parisienne avec sa femme Camille et leurs 2 enfants. Une nuit, Thomas est réveillé et apprend que Camille a eu un très grave accident de la route sur une route où elle n’aurait pas dû se trouver. Alors que Camille est dans un coma profond, Thomas essaye de remonter le fil des événements…

Au commencement du septième jour est un livre ambitieux, dense, 630 pages très serrées, très peu de dialogues, une belle plume, sobre mais prenante…il m’a fallu 3 semaines pour arriver au terme du roman !

La déchirure s’agrandit, le plan de lumière vive gravit la pente, il approche, inondant l’ensemble du cirque, Thomas se sent seul dans un paysage qu’il pensait frappé d’obsolescence, c’est le souffle d’une déflagration qui le repousse vers ce qu’il pensait révolu, c’est l’absence de Camille qui le déporte en cet endroit où il ne devrait plus être. Il pose les coudes et les avant-bras sur la pierre fraîche, le menton dans les mains, il s’endort dans le soleil.

Le livre commence comme un thriller psychologique…le personnage enquête sur l’accident avec l’aide d’un ami…puis arrive la seconde partie, et là rien à voir, on part sur le passé familial de Thomas, avec son frère, Jean, qui est berger dans les Pyrénées…puis enfin la dernière partie qui se déroule en Afrique,  où Thomas rejoint sa soeur, Claire, qui s’occupe de la misère locale face aux terroristes de Boko Haram.

Bref, Luc Lang livre un livre multidimensionnel, et dresse le portrait très fouillé d’un homme en détaillant sa vie professionnelle, sa vie de couple, son rôle de père, de frère, de fils…

Thomas se souvenait de son père Aurèle qui le terrorisait, lorsque, à l’estive, il lui désignait avec insistance l’entrée des grottes où vivaient de grands ours meurtriers, quand ce n’était pas un abominable yéti des neiges capable d’emporter les enfants… Jean souriait, Pauline riait, Thomas ne savait plus où se réfugier, c’était finalement dans les bras de son père qu’il…
Pour mieux te tenir, c’était lui le carnassier, ce…
Qu’est-ce qui te prend ?
Non, rien.
Pourquoi tu parles comme ça de notre…
Laisse, je te dis.

Mais du coup, je me suis parfois ennuyé notamment dans le récit d’une ascension en montagne mais aussi dans la description du voyage effectué par Thomas pour retrouver sa soeur en Afrique.

Et puis je suis un peu resté sur ma faim car Luc Lang laisse tomber l’énigme de l’accident, c’est frustrant, au profit d’une histoire familiale dont on comprend très vite les ressorts .

Au final, Au commencement du septième jour est un bon livre, mais pour le coup, il aurait gagné à être plus court et mieux construit.

Je relirai certainement Luc Lang car je lui trouve du talent mais pas tout de suite…

Nécro – 2.0

Je me suis bien moqué d’Asphodèle à l’époque avec ses chanteurs morts du dimanche. Ben voilà qu’aujourd’hui je m’y colle ! L’actualité assez récente le permet alors petit hommage musical.

Rose Laurens nous a laissé son premier tube, vendu à plus d’un million d’exemplaires, Africa, une chanson que j’aime tout particulièrement, sortie en 1982. Ce fut l’une des rares chanteuses de cette mouvance à avoir réussi à percer à l’étranger avec ce titre et aussi Quand tu danses, la chanson écrite pour elle par Françis Cabrel. Il y eu des versions anglaises de ses 2 tubes, ceux qui resteront…

Julien Doré a fait une reprise piano de ce titre dans ses concerts acoustique et il a même invité Dick Rivers à chanter en duo…étonnant.

Dolores O ‘Riordan, la belle chanteuse du groupe irlandais The Cranberries est morte en janvier dernier. Ce groupe mythique de rock des années 90 a vendu 40 millions de disques dans le monde et laisse de nombreux tubes. Pour moi c’est Zombie qui restera, je ne suis pas du tout rock mais quel titre…

Enfin, Avicii, le DJ star des années 2010 a cessé de vivre. Après avoir vidé une dernière bouteille, il se murmure qu’il l’aurait cassée et ce serait taillée les veines pour en finir avec sa dépression et son addiction à l’alcool. Pas évident de faire face à un tel succès, une telle pression quand on a 20 ans et qu’on est certainement fragile psychologiquement. 28 ans, c’est jeune pour mourir…

Il laisse de nombreux tubes, je ne suis pas un grand connaisseur d’ Avicii, mais bien entendu, je garderai sa collaboration avec Aloé Black et ses sonorités qui  l’ont rendu célèbre, mais aussi cette version faite pour Coldplay…

Et ici un remix fait pour Armin Van Buuren, autre DJ star qui lui a rendu hommage la semaine dernière dans son émission a State of Trance, sur le premier morceau diffusé…

 

 

Carnet de bord mensuel d’un loser mélancolique probablement dépressif chronique-2

1 mai 2018

Houla houla, rien ne va plus, je passe parfois auprès de certaines blogueuses (qui se reconnaîtront)  comme quelqu’un de souvent en vacances ou qui pense un peu trop aux vacances…vrai ou faux je ne sais pas  !

Figurez-vous que j’avais posé la semaine de l’ascension et du 8 mai, comme beaucoup, 2 jours fériés la même semaine ça fait que 3 jours de congés de cramés pour une semaine complète. Oui mais voilà, impossible d’arriver à faire quelque chose de cette semaine. J’ai tourné en boucle , en rond et en carré  et je ne me suis posé sur rien, pas d’envies ou plutôt si, des envies mais fugaces, bref même pas un week-end prolongé qui s’est détaché cette fois-ci. Nada. Nothing !

Alors action réaction…je vieillis et je suis probablement dans une seconde crise de la quarantaine (ben oui, pourquoi on en ferait qu’une quand on a 40 ans , c’est chiant de faire comme les autres non ?) , mais il n’est pas concevable pour moi de prendre des congés pour rien faire et rester à la maison ! WTF !

Alors j’ai carrément annulé mes congés et vais donc bosser lundi prochain . J’ai quand même gardé le vendredi  pour le pont de l’ascension, je ne voudrais quand même pas être la risée des fonctionnaires territoriaux en allant bosser ce vendredi-là, mais moi je vous le dis, tout ça c’est moche et ça sent vraiment pas bon…

Normalement, en cette saison, j’aurais déjà dû bosser le guide de la Corse pour notre semaine de juin et je devrais être dans les guides de Normandie pour le mois d’août. Et bien rien, nada, nothing ! A peine parcouru une fois un guide sur le Cap Corse où nous allons.  Et j’ai mis 21 jours pour lire un pavé de 600 pages, pourtant plutôt bien , cela n’a rien à voir mais j’ai du mal à lire aussi.

Par contre, j’espère que tout le monde au travail, (enfin mes « clients » pas mes collègues), auront bien pris la semaine, pour pouvoir être tranquille et m’avancer dans ce que j’ai à faire…

Voilà, c’était la détresse du tour opérator en faillite…Warf 😀 😀 . La vie est rude non ??

Bonne semaine et bons congés à ceux qui partent ou font des ponts plus ou moins viaduqués. Et aux autres aussi hein 😀

Une longue impatience de Gaëlle JOSSE- 2018 – Notabila- 0.07€ la page

Et un gros bisou à Emilie qui m’a offert ce livre là aussi 😀

Anne est une veuve de marin, remariée avec le pharmacien d’un village breton, Etienne. Elle a eu  deux enfants avec lui en plus de son premier enfant, Louis, âgé de 16 ans. La cohabitation entre Louis et Etienne est difficile, ce dernier corrige Louis à coups de ceinturon pour ses frasques, nous sommes dans les années 50. Un jour Louis se rebelle contre Etienne, puis part de la maison, sans plus jamais donner signe de vie,  et devient matelot au long cours. Anne va devoir gérer cette absence…

Je vis avec une absence enfouie en moi, une absence qui me vide et me remplit à la fois. Parfois, je me dis que le chemin qui me happe chaque jour est comme une ligne de vie, un fil sinueux sur lequel je marche et tente d’avancer, de toutes les forces qui me restent. Il me faudrait chercher des arrangements pour enjamber chaque jour sans dommage, mais je ne sais rien des arrangements.

C’est la septième fois que je retrouve  Gaëlle Josse, toujours avec grand plaisir et vu les échos sur ce nouveau roman, je pensais qu’ une longue impatience serait un coup de coeur, et décidément , en 2018, je n’arrive pas à en avoir vraiment.

C’est une belle histoire, racontée comme toujours chez l’auteur avec beaucoup de sensibilité. Cette femme qui est dans l’attente impossible de ce fils évaporé en mer par la faute d’Etienne, et donc par la sienne, est vraiment touchante, poignante, enfermée dans son malheur et sa culpabilité. La seconde moitié du livre m’ a vraiment touché. Gaëlle Josse a toujours des idées poétiques et belles, comme celle de la sirène et surtout celle que l’on trouve à la fin du récit dans la maison au bord de l’océan, que je ne révélerai pas. Quant à la fin, justement, elle est juste parfaite…

La solitude de l’héroïne est vraiment bien restituée, elle est oppressante et colle le lecteur dans l’histoire. Qu’il s’agisse de la relation avec Etienne, le mari, ou de toute autre relation, c’est la solitude absolue de cette femme  qui ressort.

Je me demande pourquoi il m’aime tant, et ce qu’il peut bien trouver à une femme comme moi, habitée d’absents, cousue d’attentes, de cauchemars et de désirs impossibles. Peut-être ne trouve-t-il rien en moi, rien qui se réduise à des défauts ou des qualités, mais seulement l’amour, l’inexplicable tremblement pour une inexplicable lueur.

J’ai trouvé le décor très ressemblant à ce que je connais de la Bretagne , la maison se situe probablement autour de la Pointe de Van, dans le Finistère, encore que j’ai retrouvé aussi un coin des Côtes d’Armor dont je ne me souviens plus le nom, mais je revois le même « trou d’eau » que celui présent dans  Une longue Impatience.

Alors vous me direz, mais que demander de plus ?

Ben je vous répondrais qu’un coup de coeur ça ne se décrète pas et que c’est exigeant un coup de coeur et que j’avais envie que cela en soit un !

J’ai trouvé le début du récit  d’ Une longue impatience et la mise en place trop rapides et parfois simplistes, les passages évoquant la guerre peu utiles au récit, et puis, cette mère qui écrit à son fils embarqué sur des océans inconnus pour lui raconter le festin qu’elle lui fera à son retour ne m’a pas convaincu. Certes, il y a eu les pénuries de la guerre, certes on est dans les années 50, mais le côté mère nourricière ne m’a pas vraiment emballé, elle aurait pu écrire tellement d’autres choses à son Louis !

Peut-être aussi que cette soumission absolue chez cette femme m’a gêné…de sa naissance à sa mort, elle n’aura jamais fait autre chose que de  se soumettre…c’était sûrement le lot de  beaucoup de femmes à cette époque dans la France reculée (et d’ailleurs ça l’est encore aujourd’hui et même dans les grandes villes… ), mais j’aurais aimé peut être autre chose de sa part…une autre réaction.

En résumé, un bon moment de lecture comme à chaque fois avec Gaëlle Josse, mais j’ai préféré l’Ombre de nos nuits ou Un été à quatre mains, pour ne parler que des plus récents livres.

Tous les jours je dois m’inventer de nouvelles résolutions, des choses pour tenir debout, pour ne pas me noyer, pour me réchauffer, pour écarter les lianes de chagrin  qui menacent de m’étrangler. J’apprends à me réjouir de ce qui est heureux, de ce qui est doux, de ce qui est tendre, des bras des enfants autour de mes épaules, des mains brûlantes d’Etienne sur mes hanches, de la rosace parfaite d’une fleur de camélia, d’un rayon de lumière qui troue les nuages et vient danser sur le mur, de la fraîcheur des draps en été, du beurre salé qui fond sur le pain tiède, je me fabrique toute une collection de bonheurs dans lesquels puiser pour me consoler, comme un herbier de moments heureux,