Lissa, Hannah et Cate sont trois amies de longue date. Elles ont 35 ans environ et habitent près de Londres. Lissa passe des castings à répétition, mais hormis un joli rôle dans une pièce, elle n’arrive pas à percer. Cate a suivi la voie classique rencontre , grossesse, mariage, maison , le tout rapidement, mais elle n’arrive pas à se réjouir de ce parcours pourtant recherché par d’autres. Hannah de son côté, essaie depuis des années de devenir mère sans succès, ce qui l’éloigne de son mari…
Les trois amies se connaissent depuis la fin des années 90, celles de leur rencontre, de leurs études, de leurs espoirs, les années où tout était possible. On est en 2010 et le delta entre leurs espérances de jeunes adultes et leurs vies réelles de femmes est difficile à franchir. Laquelle des trois va se noyer en traversant le delta du temps qui passe ? Et les deux autres seront-elles là, voudront-elles être là ou pourront-elles être là pour leurs amies? Mais il est sûrement encore possible…
Elles ont encore la majeure partie de la vie devant elles. Elles ont fait des erreurs, mais rien de fatal. Elles ne sont plus jeunes, mais ne se sentent pas vieilles. La vie est encore malléable et pleine de potentiel. L’entrée des chemins qu’elles n’ont pas empruntés ne s’est pas encore refermée. Il leur reste du temps pour devenir ce qu’elles seront.
Je retrouve enfin Anna Hope après La salle de bal et le Chagrin des vivants qui ont été pour moi deux coups de coeur absolus. Cette fois-ci l’auteur ne repart pas sur la trame de ses deux précédents romans à succès , à savoir la construction d’histoires basées sur des faits réels et l’analyse d’un contexte historique. Non, dans Nos espérances, il s’agit d’une histoire contemporaine et je dirais tout à fait banale : l’histoire d’une amitié entre trois femmes et leur parcours de vie sur 15 ou 20 ans, entre joies et détresses.
Lissa, Hannah et Cate sont des héroïnes ordinaires, dans une vie ordinaire . Mais voilà, Anna Hope, par son style et sa sensibilité, son élégance d’écriture, arrive à rendre ces femmes à la fois uniques et complexes, et chaque lectrice et même chaque lecteur arrivera à s’identifier à au moins l’une d’elle. D’autant qu’il y a plusieurs personnages secondaires extrêmement bien construits et attachants, y compris des personnages masculins.
Car si Anna Hoppe s’inscrit dans une lignée féministe (on l’avait déjà remarqué dans ses deux premiers romans) elle ne surfe absolument pas sur la vague du « me too » et « balance ton porc » ni sur la critique parfois sans appel des hommes , du mâle dominant . C’est bien sur la force (et les faiblesses voire bassesses) de ses héroïnes, qui sont tantôt des filles, tantôt des mères, tantôt des épouses , que l’auteur se base pour nous emporter dans Nos espérances.
Et puis, ce qui est génial, c’est que Anna Hope sait terminer ses romans avec un épilogue crédible et mesuré, sans happy-end tonitruant ni cette impression de cul de sac trop souvent ressentie sur les romans contemporains, particulièrement ceux qui abordent ce genre de thématique un peu passe partout.
Bref, vous l’avez compris, j’ai encore une fois beaucoup aimé Nos espérances, c’est le coup de coeur littéraire de ce premier trimestre 2020, pendant lequel j’ai lu dix romans.
J’espère que Anna Hope profite de son confinement pour écrire le quatrième roman …c’est en tous les cas » mon espérance ».
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.