Nos espérances de Anna HOPE – 2020

Lissa, Hannah et Cate sont trois amies de longue date. Elles ont 35 ans environ et habitent près de Londres. Lissa passe des castings à répétition, mais hormis un joli rôle dans une pièce, elle n’arrive pas à percer. Cate a suivi la voie classique rencontre , grossesse, mariage, maison ,  le tout rapidement, mais elle n’arrive pas à se réjouir de ce parcours pourtant recherché par d’autres. Hannah de son côté, essaie depuis des années de devenir mère sans succès, ce qui l’éloigne de son mari…

Les trois amies se connaissent depuis la fin des années 90, celles de leur rencontre, de leurs études, de leurs espoirs, les années où tout était  possible. On est en 2010 et le delta entre leurs espérances de jeunes adultes et leurs vies réelles de femmes est difficile à franchir.  Laquelle des trois va se noyer  en traversant le delta du temps qui passe ? Et les deux autres seront-elles là,  voudront-elles être là ou pourront-elles être là  pour leurs amies? Mais il est sûrement encore possible…

Elles ont encore la majeure partie de la vie devant elles. Elles ont fait des erreurs, mais rien de fatal. Elles ne sont plus jeunes, mais ne se sentent pas vieilles. La vie est encore malléable et pleine de potentiel. L’entrée des chemins qu’elles n’ont pas empruntés ne s’est pas encore refermée. Il leur reste du temps pour devenir ce qu’elles seront.

Je retrouve enfin Anna Hope après La salle de bal et le Chagrin des vivants qui ont été pour moi deux coups de coeur absolus. Cette fois-ci l’auteur ne repart pas sur la trame de ses deux précédents romans à succès , à savoir la construction d’histoires basées sur des faits réels et  l’analyse d’un contexte historique. Non, dans Nos espérances, il s’agit d’une histoire contemporaine et je dirais tout à fait banale : l’histoire d’une amitié entre trois femmes et leur parcours de vie sur 15 ou 20 ans, entre joies et détresses.

Lissa, Hannah et Cate sont des héroïnes ordinaires, dans une vie ordinaire . Mais voilà, Anna Hope, par son style et sa sensibilité, son élégance d’écriture,  arrive à rendre ces femmes à la fois uniques et complexes, et chaque lectrice et même chaque lecteur arrivera à s’identifier à au moins l’une d’elle.  D’autant qu’il y a plusieurs personnages secondaires extrêmement bien construits et attachants, y compris des personnages masculins.

Car si Anna Hoppe s’inscrit dans une lignée féministe (on l’avait déjà remarqué dans ses deux premiers romans) elle ne surfe absolument pas sur la vague du « me too » et « balance ton porc » ni sur la critique parfois sans appel des hommes , du mâle dominant . C’est bien sur la force (et les faiblesses voire bassesses) de ses héroïnes, qui sont tantôt des filles, tantôt des mères, tantôt des épouses , que l’auteur se base pour nous emporter dans Nos espérances.

Et puis, ce qui est génial, c’est que Anna Hope sait terminer ses romans avec  un épilogue crédible et mesuré, sans happy-end tonitruant ni cette impression de cul de sac trop souvent ressentie sur les romans contemporains, particulièrement ceux qui abordent ce genre de thématique un peu passe partout.

Bref, vous l’avez compris, j’ai encore une fois beaucoup aimé Nos espérances, c’est le coup de coeur littéraire de ce premier trimestre 2020, pendant lequel j’ai lu  dix romans.

J’espère que Anna Hope profite de son confinement pour écrire le quatrième roman …c’est en tous les cas  » mon espérance ».

Confinés et con finis !

Le prochain article parlera de livres car bien entendu, je continue de lire même sans bloguer.Mais quand même un petit « journal » de confinement, tout le monde fait ça en ce moment !

Moi aussi je suis confiné, je vais travailler un jour par semaine sur site, on fait une permanence alternée, et le reste du temps, je télétravaille à la maison, et La Douce aussi. Autant dire qu’à deux sur un ordi vieillissant, ça va quand même être limité. Et cette semaine, je suis allé travailler jeudi et c’était vraiment particulier comme ambiance…routes et parkings déserts, plus de trains, police dans les rues etc. C’est vraiment pesant, comme si on était un figurant d’un film catastrophe  d’anticipation.

Et puis , à la maison, c’est confinement ,mais on est privilégiés, on a une maison, un jardin et on peut encore aller promener le chien dans la campagne , à 3 km de chez nous…pour le moment. Parce que le souci par rapport au confinement c’est qu’on est en France et que le français est con…il ne sait pas utiliser ses neurones , son jugement , et faire preuve de bon sens. Alors , comme il est plus con fini que confiné, le gouvernement doit interdire toute sortie, c’est plus simple pour que le français comprenne.  Si toi sortir, toi avoir 135€ à payer !

Il est incapable de se dire que s’il va courir tout seul pendant une heure à la campagne en croisant 10 personnes avec lesquelles ils n’aura aucun contact, c’est pas pareil que d’aller s’agglutiner sur le Promenade des Anglais  ou le bord du canal Saint Martin. Donc faut interdire toute sortie. Cela n’empêche pas les con finis de se regrouper entre eux dans leurs maison ou leurs jardins, on ne peut pas mettre un policier devant chaque maison .

Il va sans dire que le confinement est le seul moyen qui va épargner des vies puisque notre système de santé (et à mon avis celui de tous les pays ou presque) ne peut faire face à un afflux massif de personnes avec des symptômes grave. C’est avant tout une histoire de chiffres…on n’a pas assez d’hôpitaux, de lits, de respirateurs, de personnel pour soigner en même temps autant de cas. Donc, le seul moyen est d’essayer de décaler les malades sur une plus longue période que de les traiter tous en même temps. Si on avait les capacités de faire autrement, le monde ne serait peut-être pas à l’arrêt comme aujourd’hui.

Mais je me dis qu’au delà du virus qui fait des centaines de victimes, il va y avoir aussi ce confinement qui va en faire ! C’est l’occasion de se confronter à soi-même, à sa vie, à son foyer, de s’interroger sur la place du travail, sur la liberté, que sais-je encore. Et je parie qu’au terme de ce confinement, on va avoir une explosion des dépressions, des divorces, des mouvements sectaires et que le travail va redevenir un refuge et une valeur dont on va nous rabattre les oreilles.

Et puis, dès que la courbe des contaminations va se stabiliser et commencer à régresser (beaucoup parlent de fin mars début avril) , on va retrouver les multiples polémiques sur tout et sur rien. ! Bien entendu, il est normal de débattre et de réfléchir au terme d’un tel épisode, et on le fait déjà tous, mais on va comme d’habitude raser les pâquerettes  et se prendre la tête pour pas grand chose.

Et avec tout ça, le soleil et la relative chaleur qui nous narguent…alors qu’il nous  faudrait un temps bien pourri, ben non c’est le printemps, tout est en fleur, on a même des papillons et des bourdons…

Bref, la prochaine fois, je vous parlerai de livres pour revenir sur du plus  léger, et pas de La Peste de Camus !

Coucou Corona !

Bonjour . La France a peur…

Non ce n’est pas Roger Gicquel qui vous parle mais bien moi, Mind The Gap. Je me suis dit qu’il fallait que je vienne faire un coucou ici car la France qui a peur attendait forcément mon intervention devant cette crise du Corona.

Voilà, je m’absente deux mois et c’est le bordel complet…et il s’en est passé des choses croyez-moi ! D’abord, j’ai passé un super week-end à Venise juste au début du carnaval, et donc 5 ou 6 jours avant que tout s’emballe à Venise et en Italie. Et j’ai échappé à la quarantaine (enfin à la quatorzaine , parce que je n’ai pas échappé à la cinquantaine non plus). Et puis, ben tout est parti en vrille petit à petit et là, depuis jeudi dernier, tout s’est emballé et nous voici dans une période totalement inédite. Je n’ai heureusement pas connu de guerre, au sens premier du terme, mais j’ai l’impression d’y être depuis vendredi.

Quand on entend: confinement, restrictions de circulations, fermetures, couvre feu (je le laisse au singulier, je ne sais pas l’écrire au pluriel)  pénuries (fantasmées pour le moment) , ça ressemble un peu à ça, j’imagine, la guerre.  Le plus flippant pour moi, ce n’est pas le risque liée au virus, je suis assez fataliste là dessus, (je suis les consignes données et après ben je ne maîtrise pas le truc) mais bien  la privation de liberté, la perte totale de repères et l’impossibilité de prévoir quoi que ce soit, de se projeter.

Et puis, je crains que la période qui vient ne soit pas très glorieuse pour nous tous, je ne crois pas une seconde (enfin si,  mais une minute non) à la notion de solidarité, d’intérêt général face à cette crise. La situation est trop inégalitaire au départ entre les personnes. Cela devrait inciter les privilégiés ou les biens nantis à s’effacer au profit des autres, mais je ne crois pas du tout que c’est ce qui va se passer. Parce que quand la psychose est là, on ne réagit pas bien.

Rien que la situation professionnelle est compliquée : perso, j’aimerais bien  qu’on me dise de ne plus travailler, mais voilà, je travaille dans une Mairie et donc j’oeuvre pour l’intérêt général (du coup pas besoin de le faire à titre personnel warf ) et je fais partie, (jusqu’à quand ?) des personnes qui vont travailler pour assurer un minimum de service public ! WTF ?? Mais qu’on se le dise, au premier cas de virus diagnostiqué à la Mairie, je rentre à la maison ! Sauf si avant on m’a déjà dit de rentrer chez ma mère (façon de parler), sans ma demander mon avis !

Je rigole, mais là, quoi qu’il arrive pour moi côté boulot, il y a très peu de chances pour que ça affecte mes revenus, ce qui n’est bien entendu pas le cas de tous les commerçants, du tourisme, de la culture, des maisons closes  et j’en passe.

Bref, rien n’est simple ni réjouissant dans cette histoire…sauf pour l’environnement : depuis le début du Corona , ben tout va mieux au niveau des indicateurs écologiques!

Alors si confinés nous sommes (pour changer un peu de con finis) on lira, on écoutera de la musique. J’ai réussi à avoir le dernier Ana Hope, la veille de la fermeture des libraires…et j’attends un colis de chez Recyclivre, qui n’arrive pas, avec 4 occasions (que je devrai désinfecter avant toute chose) donc ça devrait aller.

Et vous sinon, ça va comment ??