Je veux les chiffres !

Bien, aujourd’hui nous sommes le dimanche 26 avril et nous en sommes au 41 ième jour de confinement. Encore 14 jours avant la débâcle…

C’est le moment de regarder un peu les chiffres…les vrais. Si vous êtes allergiques aux chiffres, laissez tomber tout de suite cet article  !

Voici donc des chiffres issus des sources officielles des différents pays. On les trouve par exemple sur Wikipédia, mis à jour quasi en temps réel. J’ai regardé le taux de mortalité et voici les résultats sur quelques pays :

  • France : 18.22%
  • Allemagne : 3.75%
  • Italie : 13.51%
  • Turquie : 2.51%
  • Monde : 7% (il n’apparait pas mais je l’ai calculé selon la formule indiquée).

Et là je suis perplexe…7% de mortalité dans le monde…mais il n’y a a que 202812 décès liés au Covid 19 dans le monde…ça doit pas faire 7% de taux de mortalité…on est pas loin de 8 milliards d’habitants il me semble ! Et 18% pour la France…WTF ??  Bon faut que je bosse un peu plus !

A y est j’ai compris. Le souci c’est qu’on ne sait pas combien de personnes sont touchées par le virus dans le monde, ni même dans chaque pays. Pour ça, il faudrait avoir testé toute la population et c’est impossible. Le plus souvent , on ne sait même pas combien de tests ont été faits . Ce que l’on sait par contre, c’est le nombre de cas positifs, puisque tout cas positif doit remonter au niveau des autorités sanitaires et j’imagine,  gouvernementales . Du coup, le taux de mortalité affiché sur Wikipédia correspond au nombre de décès enregistrés, donnée peu contestable, rapporté au  nombre de cas positifs recensés, donnée encore moins contestable. Ouf on a les bons chiffres donc.

Mais pas le bon indicateur !

Il n’y a que 2 façons justes et saines de calculer le taux de mortalité lié au Covid 19 .

1) On fait le rapport entre le nombre de morts liées au virus et à ses complications et le nombre de personnes contaminées. Mais on ne le connaît pas, puisqu’on on n’a pas testé toute la population française (je vous l’ai déjà dit plus haut mais vous avez déjà décroché non  :D).

Ce qu’on sait, c’est qu’une étude de Pasteur (l’Institut, parce que le bonhomme il est plus trop frais…) est arrivée à un taux de contamination de 6 % de la population  étudiée et que Didier Raoult à Marseille (le Gandalf des épidémies respiratoires) est arrivé il y quelques semaines lors de  sa première étude, à 12% environ. Si je prends la moyenne des deux,  ça fait 9%, appliqué à la population française, il y aurait dont environ 6 300 000 porteurs du virus en France. Donc le taux de mortalité du Covid 19 est de (22614 morts / 6 300 000 contaminés estimés)  environ 0.4%.

2) On fait le rapport du nombre de morts sur la population totale et là pour la France, on arrive à un taux de mortalité de 0.03%. A ce jour, 0.03% des français sont morts à cause du Covid 19. Si on ramène ça à une ville comme Toulouse, qui compte aujourd’hui 500 000 habitants environ, cela représente 162 personnes.

Et encore , dans la globalité du monde, on à un taux de mortalité lié à ce virus 10 fois plus bas que celui de la France (0.003% de la population mondiale a été décimée par le Covid  19 à ce jour).

Bien entendu,  l’épidémie n’est pas terminée, elle est là peut -être pour longtemps, une deuxième vague aura sûrement lieu…imaginons qu’on ait  au final le double de décès qu’aujourd’hui . Disons 50 000 morts en France et 500 000  dans le monde. Ben c’est pas ça qui va changer le cours de l’histoire ! Si on  compare au nombre de morts par famines, déshydratations, cancers, pollutions, catastrophes naturelles , addictions, accidents …c’est pas grand chose. Même le nombre de suicides est nettement supérieur chaque année ! Et il n’y a pas besoin d’être Nostradamus pour prédire que le chaos ne viendra pas du Covid 19. On sait de quoi il viendra le chaos, on sait depuis des décennies que la maison brûle,  et que nous regardons ailleurs, mais on fait semblant de ne  pas le savoir. A part Trump, lui il sait pas, le pauvre…:D.

Ceci étant, un seul  décès à cause de cette foutue pandémie, est le plus souvent  un drame, déjà pour celui qui y passe, mais aussi pour ceux qui restent…

Du coup,  personnellement, je vais faire très attention au moment de la débâcle pour ne pas attraper le virus. Masques, distanciation sociale, lavage de mains, télé-travail si pas de possibilité de bien se protéger au travail , fuite des rassemblements etc.  Ben oui je suis pas idiot  non plus, je sais que si je l’attrape je peux avoir des emmerdes sérieux, d’autant que j’ai plus de risques que la moyenne d’avoir des emmerdes  sérieux si je l’attrape.

Mais voilà, des le 11 mai (si la date est maintenue)  je compte bien ,  progressivement et  précautionneusement , me déconfiner et retrouver une liberté de mouvement.

Au fait, qui est prêt à se confiner pour sauver la planète du chaos où nous l’avons mise, si jamais il faut le faire ???

Une vie française de Jean Paul Dubois – 2004

C’est l’histoire de Paul, né en 1950 à Toulouse, fils d’un concessionnaire Simca et d’une correctrice de presse. Paul va grandir, miné par le deuil de son frère ainé, faire des études, séjourner brièvement en Angleterre. Il va devenir journaliste sportif dans un hebdo et millionnaire après avoir publié des livres de photographies d’arbres, sa passion. Paul se mariera, aura des enfants, vieillira…et le livre s’achève en 2004, date se sa sortie, le narrateur à alors 55 ans…

Les arbres ne devaient rien comprendre à notre espèce. Petits mammifères agressifs à la maigre espérance de vie, nous combattions sans cesse et tombions inexorablement  à leurs pieds, sans jamais prendre racine nulle part. Nous ne semblions jamais tirer aucun enseignement durable de nos erreurs. Même si nous étions capable d’inventer des boissons gazeuses et des téléphones sans fil.

Cette vie française n’est ni extraordinaire, au sens de géniale, ni banale, au sens du métro boulot dodo mari et père. C’est juste  une Vie française, parmi d’autres. Mais elle  est racontée par Jean-Paul Dubois, de manière géniale et extra ordinaire, au sens d’unique.

Ce livre est un vrai coup de coeur pour moi et il confirme ce que j’avais ressenti lorsque j’avais découvert l’auteur avec La succession.

C’est très simple à expliquer, Jean Paul Dubois a tout ce que je recherche dans la lecture et on trouve dans ce livre , tout ce qui constitue, pour moi la patte d’un grand auteur.

On a une histoire, une vraie, simple, racontée sans fioriture ni mot savant pour épater le lecteur, mais avec toute la complexité de l’âme humaine à travers le parcours de vie de Paul, le narrateur, et des nombreux personnages secondaires qui gravitent autour de lui.

On a une  musique de fond, omniprésente, accrocheuse, celle du désenchantement, de la vacuité de l’existence, de la petitesse de l’être humain, un pessimisme lucide qui me parle personnellement.

Je vois la vie comme un exercice solitaire, une traversée sans but, un voyage sur un lac à la fois calme et nauséabond. La plupart du temps nous flottons. Parfois sous l’effet de notre propre poids, nous glissons vers le fond. Lorsque nous le touchons, alors nous éprouvons la peur ancestrale qui habite tous les têtards voués à l’abattoir. Une vie n’est jamais que ça. Un exercice de patiente avec toujours un peu de vase au fond du vase.

On a un humour particulièrement bien troussé, avec beaucoup de dérision, surtout sur soi-même,parce que je suppose que cette  Vie Française est un peu celle de Jean-Paul Dubois, même si au fur et à mesure de ma lecture, j’ai arrêté de me poser la question, c’est tellement bien écrit qu’on se fiche de savoir si tout est inventé ou non.

Je venais d’avoir trente-huit ans. Je vivais au milieu des arbres. Mes enfants se défiaient de moi. Ma belle-mère avait un amant. Ma mère votait pour un social-traitre  (ndlr : François Mitterrand). Ma femme préparait des plans sociaux. Et Laure (ndlr : son ex maîtresse) découvrait l’orgasme dans les bras d’un rabbin débauché mais prudent.

Enfin, j’ai trouvé beaucoup de sensibilité et d’humanité dans ce récit où l’ on passe avec brio du rire aux larmes pour reprendre cette expression galvaudée mais qui cadre bien avec ce roman . Et tout cela n’est jamais pesant ni ridicule.

En résumé, un plaisir immense de lecture qui m’a conduit à m’offrir illico presto le dernier opus de Dubois, qui a obtenu le Goncourt 2019, et que j’ai trouvé en plein confinement au Super U près de chez moi…

Un seul bémol, mais qui ne concerne pas le livre en lui même mais la quatrième de couverture et disons la façon de le vendre par l’éditeur : les parties du livre correspondent aux Présidents de la République en exercice lde la naissance de Paul (De Gaulle) jusqu’à la fin de l’histoire (Chirac). Et si en effet, l’histoire se déroule sur 50 ans de société française, ce n’est qu’un prétexte au déroulé de l’histoire, et le livre ne raconte pas 50 ans de politique française comme c’est écrit  ! Faut vous calmer les gars du marketing et du business !

Au final, je crois que si on est un minimum lucide ,  de nature à regarder la vérité en face et si on aime la vie, on ne peut qu’aimer la prose de Jean-Paul Dubois.

Allez une petite dernière pour terminer cette chronique…une confession du beau-père du narrateur , à l’orée de sa vie…

j’ai vieilli et un jour je me suis rendu compte qu’il n’y avait rien, ni devant, ni derrière, rien dans ma vie, ni dans aucune Eglise, et qu’il était trop tard. Rien n’est pire à mon âge que de se retrouver confronté à un tel vide . Aujourd’hui, j’en veux à la terre entière et je ne sais même pas pourquoi. Vous savez, Paul, ces saloperies de religions et leur misérable idée de Dieu ont fait de nous une espèce stupide et servile , des sortes d’insectes génuflexibles…

Le paradis perdu…

Christophe est mort jeudi 16 avril  2020 à 74 ans et ça me peine.

Je connais finalement peu ce chanteur et son univers unique mais chaque fois que je j’ai entendu ses titres ou écouté parler, il m’a intéressé ou touché.

Il passait une partie de ses nuits à chercher des sons, à faire de la musique, des mélodies et se considérait plus comme un musicien qu’on chanteur. C’était une sorte de poète lunaire du son, en quelque sorte, et un musicien moderne, très entouré de la nouvelle génération.

Il laisse 15 albums et pas mal de tubes , surtout de la fin des années 60 au tout début des années 80. Ensuite, ses compositions se sont faites plus intimes, même s’il sortait des albums très régulièrement et tournait pas mal dans les salles de spectacles.

Christophe a rejoint son  » paradis perdu », titre de l’une de ses plus belles chansons.

Mais pour moi, Christophe c’est  carrément l’une des plus belles chansons de tous les temps, son plus gros succès…Les mots bleus que voici . Avec au passage une pensée pour son ami de très longue date, Jean Michel Jarre, qui a écrit les textes de Paradis perdus et des Mots bleus…

le tag du confiné (qui risque de finir con fini si ça dure trop…) :D

Alors j’avais le choix sur des possibilités d’articles mais comme j’ai la flemme , je propose un article vite fait bien fait, un peu inspiré de la play-list de confinement qu’il y a dans Quotidien en ce moment.

Cette période est le moment propice pour se poser des questions fondamentales  et importantes, vraiment, mais là, disons que je vais me poser des questions un peu moins essentielles…

C’est donc parti !

Qu’est ce qui  te manque le plus dans ce confinement (la première chose qui vient à l’esprit, spontanément) ? de pouvoir aller voir le Lac ou le Mont Blanc, bref la liberté de mouvement , pas très original .

Quelque chose de positif dans cette période ? Les voitures  en moins, la nature qui respire enfin et un peu plus de temps de sommeil.

La boisson du confinement  ? La bière aux fruits rouges…celle à la myrtille de la Brasserie du Mont Blanc est top mais les plus industrielles sont pas mal aussi. Et l’eau bien entendu !

Alors c’est comment le  télé-travail ? Ben je ne pensais pas ça possible pour moi et ça l’est ! Par contre, il faudrait être bien installé pour ne pas avoir mal au dos, avoir un bureau et du matériel performant…mais bon plutôt positif compte tenu de mes à-priori de départ.

La chanson du confinement?  impossible d’en trouver une , j’en écoute beaucoup et toujours plein de trance music.

La série du confinement?  Poldark, pour me donner envie de retourner dans la Cornouailles !

Et ta coupe de cheveux ? Ben nickel, la Douce s’est surpassée, elle n’avait jamais fait ça mais c’est vraiment bien !

Le livre du confinement ? J’hésite à relire Jane Eyre, j’ai eu à Noël une édition illustrée magnifique, mais je reste encore dans du contemporain. Je commence une nouvelle biographie romancée de Virginia Woolf.

Des stocks de bouffe? Non aucun, mis à part si je trouve du pain grillé au blé complet , j’aime en avoir le matin ! Mais on ne manque de rien !

Des symptômes du Coronavirus ? Ben non aucun, pourtant j’ai été en contact avec des personnes qui en ont ou en ont eu, mais comme on teste personne, on sait pas si c’était ça ou pas. Que ça dure !

Sur informé ou sous informé sur l’épidémie ? Je regarde le soir c’est à vous sur F5 puis Quotidien sur TMC et parfois des morceaux de JT. Et via internet je lis quelques articles et j’écoute les points réguliers de Didier Raoult sur You tube. Donc informé, mais sans excès.

Optimiste ou pessimiste ? Sur la fin de l’épidémie, plutôt optimiste, sur ses conséquences et l’après, pessimiste…

Une citation pour illustrer la pandémie ? Oui, alors d’abord une  assez  noire…il s’agit de la dernière phrase du livre que j’ai adoré récemment et dont je parlerai plus tard:

La vie n’est rien  d’autre que ce filament illusoire qui nous relie aux autres et nous donne à croire que, le temps d’une existence que nous pensons essentielle, nous sommes simplement quelque chose plutôt que rien.

Et une très positive:

Ça ira mieux demain
Si ça te semble loin
Pourquoi ne pas prendre un bon jour d’avance
Ça ira mieux demain
Comme tout finira bien
Il faut profiter du jour qui vient

Avant / Après…

 » Il y aura un avant et un après ».

J’entends cela partout et je l’entends à chaque évènement tragique. Je me souviens du Sida dans les années 90, du 11 septembre 2001( et 20 jours plus tard même si c’était local, de l’explosion de l’ usine AZF à Toulouse), de la méga crise financière de 2008, des attentats de Charlie Hebdo et de Fukushima. A chaque fois le même refrain…il y aura un avant et un après.

Et c’est à la fois totalement vrai et totalement faux. Enfin jusqu’ici. Cela dépend de l’angle dans lequel on se place.

Avec la Pandémie de Coronavirus, c’est évidemment vrai si on regarde au niveau d’un individu, d’une famille, d’un foyer, d’un lieu de vie.  Celui qui aura passé un séjour en réanimation et s’en sera sorti, aura son parcours de vie bouleversé. Toutes les familles qui seront endeuillées pourront parler d’un avant et d’un après. Les Ehpad n’en parlons même pas. Celui qui va passer de salarié à chômeur partiel puis chômeur tout court. Tous ces petits commerçants, artisans, restaurateurs, chefs d’entreprise qui vont faire faillite. Toutes ces personnes psychologiquement fragiles que le confinement va faire basculer dans la profonde dépression. Et ma joyeuse liste n’est pas exhaustive hélas.

Main maintenant si je regarde au niveau du pays, de l’Europe, ou plus globalement encore au niveau économique, social, humain…est-on vraiment sûr qu’il y aura un avant et un après  ? Que cette solidarité ambiante et   cette unité  partielle du pays va perdurer et déboucher sur un après bien  meilleur que l’avant  ?

Va t-on vraiment sortir du confinement des pensées, des modèles économiques et sociaux, des égoïsmes ordinaires ?

La majorité des personnes pensent que oui, (enfin il me semble ) et moi je parie que non, on est pessimiste ou on l’est pas, si on l’est faut assumer de l’être !

Attendons le début de déconfinement (qui va être bien plus difficile et critique que le confinement si ça se trouve) , comptons les morts liés au Virus et les nuées  de victimes directes ou indirectes liées au confinement et voyons ce qui va se passer dans le pays, l’Europe, le monde…

Peux-t-on vraiment tout renverser pour passer à autre chose, à un après Coronavirus? Même si on veut vraiment ? On fera comment pour soigner les soignants des hôpitaux et des Ehpad et les préparant  à la prochaine pandémie ? On fera comment pour absorber le ou les millions de chômeurs supplémentaires et les faillites économiques , sans compter les milliards de déficit de l’Etat? Comment pour essayer de sauver ce qu’il reste de sauvable de la planète ? Pour relancer la machine sans de nouveau la rendre infernale ?

Ben franchement je sais pas, ça tombe bien ce n’est pas à moi de savoir mais ceux qui doivent savoir ne sont pas des magiciens…

Bref vivement les vacances moi je vous le dit… voir l’Océan, les Montagnes et la nature !