Ce titre d’article est la première phrase du refrain d’une chanson de Mylène Farmer, sur ce qui reste pour moi son meilleur album, Innamoramento, sorti je crois, en 2000.
Mais je ne vais pas vous parler de la chanteuse. Je vais vous parler de Jean-Paul DUBOIS, dont j’ai lu 3 romans récemment et que j’aime vraiment en tant qu’auteur.
J’ai du coup écouté plusieurs interviews de lui sur You Tube : ce type est rassurant , zen, très agréable à écouter. Et à chaque fois il insiste sur une chose : il écrit parce que c’est ce qui lui permet d’avoir du temps pour vivre comme il l’entend. Vivre pour lui c’est être maître de son temps, la seule chose dont on est propriétaire.
Du coup, tous les 3 ou 4 ans, il écrit un livre…en 30 jours, du 01 mars au 30 mars, à raison de 8 pages par jour obligatoires. Il ne fait que ça, ne vit pas, dors très peu mais le 30 mars son livre est fini. Et ensuite, comme il a du succès public, il est tranquille pour 3 ans !! Génial non ?? Et comme il était journaliste avant d’écrire des romans, il dit que ça ne lui pose aucun souci pour écrire, qu’une fois que c’est fait, il est débarrassé! Que c’est par paresse qu’il a fait ce métier, par élimination des autres possibilités en quelque sorte.
Et ça m’a un peu rappelé Modiano qui par certains côtés , dit la même chose en partie, sauf que lui écrit 2 heures tous les matins le plus souvent, et considère qu’il a des difficultés pour y parvenir. La ressemblance s’arrête là, même si les deux vivent aussi entourés de leurs souvenirs, ou de leurs morts.
Alors c’est clair que tout le monde ne peut pas être écrivain , ni artiste, mais quand on y réfléchit, il reste quoi quand on enlève le temps contraint lié au travail ? Ben beaucoup plus qu’il y a un ou 2 siècles ou que dans certains pays, c’est évident, mais pas tant que ça quand même. Lorsqu’on est salarié, il reste pas grand chose sur une journée lambda. Et lorsqu’on est à son compte, il reste souvent encore moins.
Il reste que l’on peut s’épanouir au travail, se dépasser ou se réaliser en travaillant. C’est peut être le cas pour quelqu’un qui a toujours voulu être vétérinaire ou notaire et qui le devient. Mais pour les autres, on va pas se mentir, on travaille parce qu’on a besoin de revenus pour vivre et d’avoir une destination pour ses journées, ce qui évite de devenir fou (comme disait Pascal) ou de tourner en boucle sur la vacuité de l’existence ou le temps qui passe.
Et plus le temps passe , moins on a le temps de vivre…et s’enfuie notre équilibre (deuxième phrase du refrain de la chanson de Mylène Farmer).
Alors, où est la solution ?
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