Je vis dans une impasse…

Je vis dans une impasse. C’est vrai, c’est ce qui est écrit sur mon adresse postale.  Qui dit impasse dit manque de place…mais en l’espèce, je ne manque pas d’espace.

Pas besoin d’être sur une avenue pour habiter le monde. Le preuve, j’ai longtemps habité sur une avenue, et croyez-moi sur parole,  j’étais à cette époque, totalement à la rue : avec domicile fixe mais sans abri.

Ensuite, j’ai habité sur un chemin, mais je suis  totalement resté au bord au point de me perdre…

Et  chemin faisant,  j’ai été attiré par un boulevard, un grand. Je me disais  alors  :  » la vie est une comédie,  seul le boulevard est digne de l’héberger ». En vain.

Ne pouvant habiter  la Cours (hormis peut-être la basse), j’ai fait l’impasse sur cette adresse. je sais que je n’aurais pas été à ma place.

Moralité : la vie est la seule impasse qui a une issue, et j’en reste sans voie…

Plumes d’Asphodèle : un texte !

Nouvelle édition des plumes d’Asphodèle par Emilie Berd ! Alors cette semaine, ayant eu du temps libre forcé, je m’y suis collé.  Les mots du jour, autour du « grain » sont:

SAC
MOULIN
BEAUTE
POULE
FOLIE
VEILLER
MALICE
ESSUYER
SEL
SABLE
BLE
PAPIER
PARSEMER
PEAU

De vie à très bas…

La mort l’aura probablement veillé quelque temps avant de l’emporter sans son sillage, comme quoi, la malice n’a pas suffit à éviter le vice. Foenkinos dirait que la vie n’est  que  prémisse de la mort éternelle.

Désormais, les moulins de son coeur ne tournent plus qu’à l’eau delà…et bien malin celui qui peut en donner la composition chimique. Peut-être renferme-t-elle   encore plus de sel que la Mer Morte, peu importe, la corrosion n’a plus d’importance, la peau ne risque plus rien.

Si ça se trouve, depuis sa mort,  les sacs Chanel vont voir leur prix grimper en flèche, pour le plaisir des poules de luxe et des milliardaires russes. C’est tout le paradoxe de la beauté qui trop souvent ne s’offre qu’à ceux qui ont du blé.

Faut avouer qu’un sans papiers habillé en Chanel, est aussi improbable qu’un océan sans sable ou une parole intelligente de Trump.  Sauf bien entendu si le milliardaire russe totalement bourré cité plus haut  a oublié ses papiers à l’hôtel cinq étoiles luxe où il réside.

Et sur notre monde qui fut aussi le sien, le chaos continue. La terre brûle, la nature meurt, la haine pullule, l’argent croit et moi et moi et moi.

Moralité, la création permet  d’essuyer bien des revers, et pas que ceux des vestes,  mais elle ne sauve pas l’être du néant, comme dirait l’autre…

 

Les plumes d’Asphodèle – Les textes !

Nous voici arrivés au 9 juillet 2018, date anniversaire des plumes d’Asphodèle : il y a 7 ans, paraissait le premier épisode de cet atelier d’écriture , animé de main de maître (et de coups de règles en bois aussi bien souvent…) par la Grande Prêtresse  !

Ci dessous, voici les liens vers les textes des participants qui ont joué le jeu, merci à eux.  Si jamais ils ne fonctionnent pas, rendez-vous sur leur blog pour voir leur inspiration avec les mots récoltés , qui pour mémoire étaient: Aquarelle, Voyelle, Mirabelle, Maternelle, Stèle, Eternel, Bretelles, Ribambelle, Infidèle, Dentelle, Cannelle, Passerelle, Balancelle et Ritournelle.

Par ordre d’arrivée, ont célébré l’anniversaire des plumes d’Asphodèle , en espérant que tous les liens marchent:

 

Et voici mon texte…va falloir être indulgents, je n’arrive plus à écrire comme avant…par contre je vous rassure , c’est toujours aussi déprimant 😀

Pendant longtemps je me suis couché,  pas de bonne heure mais à celle où les  nouveaux amants n’en finissent plus de s’unir sous leurs draps de satin, jouisseurs infidèles devant l’éternel, fossoyeurs de dessous en dentelles.

Non, chez moi  ce sont toujours les draps en flanelle qui peinent à compenser la froideur de stèle de ma couche.

Vous vous dites, allez encore la sempiternelle ritournelle sur la solitude, le chagrin d’amour, le refoulement paternel ou  l’envie de meurtre maternel !

Vous faites fausse route : j’ai simplement compris que l’acte d’amour n’était qu’un mouvement de balancelle et que voyou ou voyelle, peu importait au final, le genre et le nombre des partenaires.

Ribambelle d’aventures ou amour d’une vie ? Quelle importance…no way !

Si l’amour était un tableau, il faudrait  qu’en le regardant, on sente le doux parfum de la cannelle ou le subtil nectar des mirabelles, sortes de passerelle entre le peintre et le spectateur.

Mais l’amour n’est que très rarement une aquarelle…le plus souvent il devient une toile qui se remplit d’araignées…

 

Les plumes d’Asphodèle – Le Retour – Les mots et les inscrits

Hé bien visiblement, pas mal d’entre vous ont été agréablement surpris de mon idée de refaire une édition des plumes d’Asphodèle, à l’occasion de l’anniversaire de l’atelier d’écriture, qui est le 9 juillet prochain !

Voici donc les 14 participants, par ordre d’arrivée : Mind The Gap, Valentyne, Soène,  Lydia B, Aliénor (une petite nouvelle pour les plumes), Emilie B, Pathcath, Pativore, Antiblues, Martine27, Syl, Célestine, Asphodèle (houla) du coup ça met la pression ça… :D), Adrienne et Laurence.

Et voici le récapitulatif des 14 mots qui devront être placés dans votre texte : Aquarelle, Voyelle, Mirabelle, Maternelle, Stèle, Eternel, Bretelles, Ribambelle, Infidèle, Dentelle, Cannelle, Passerelle, Balancelle, Ritournelle.

Pour faire vos textes, vous pouvez laisser l’un des mots s’il vous embête, pour les adjectifs vous pouvez utiliser le masculin ou le féminin et pour les noms communs, le singulier ou le pluriel. Toutes les formes de texte sont possibles, il n’y a pas de thème ni de lien à avoir avec  les mots, le but est juste de s’amuser et de raconter  ! Pas de nombre de mots minimum ni maximum, mais essayez de ne pas faire trop long…

Et enfin le plus important, vous avez jusqu’au 15  juin minuit pour m’envoyer  votre lien par mail à l’adresse mind.the.gap@orange.fr. Je  mettrai vos liens sur mon propre article qui donc, si vous avez suivi, paraîtra le 9 juillet, comme les vôtres !

C’est parti !! Merci à tous et toutes de votre participation !

Les plumes d’Asphodèle : Le retour !

Surprise ! Non vous n’êtes pas chez Asphodèle , la Grande Prêtresse, mais j’ai eu envie de faire un nouvel épisode des plumes , comme ça pour le fun…et aussi pour l’anniversaire du lancement des plumes, le 9 juillet prochain, cela fera en effet  7 ans que le premier épisode aura été publié.

A l’époque je ne connaissais ni l’atelier, ni Asphodèle et j’avais juste créé mon blog, 4 jours avant…comme quoi, les grands esprits sont fait pour se rencontrer !

Bref, tout ça pour dire que je vous propose un nouvel épisode des plumes, façon Asphodèle, sauf que c’est moi qui gère et donc, comme vous le savez , je ne suis  pas aussi bienveillant , aussi  patient et aussi perfectionniste que la Grande Prêtresse ! Il n’y a pas de thème particulier pour la collecte des mots, mais il faut proposer un mot qui termine en « èle » ou « elle  » ou ‘aile », pour que ça rime avec Asphodèle hé hé  !

Voici les règles , qui correspondent en grande partie aux vraies plumes  !

1) Vous avec jusqu’au 05 juin minuit pour vous inscrire ici, sur cet article, en laissant  dans votre commentaire le mot que vous proposez. Le mien pour lancer le bal sera le mot : Aquarelle. Je m’auto-inscris donc !

2) Le 6 juin dans la journée, je publie un article qui récapitule les participants et les mots collectés.

3) Vous aurez jusqu’au  vendredi 15 juin minuit pour m’envoyer, uniquement par mail, le lien de votre texte, à mon adresse : mind.the.gap@orange.fr. Si vous n’avez pas de blog ou plus de blog et que vous voulez participer, vous pouvez m’envoyer votre texte en format word. Aucun délai supplémentaire, tant pis pour les retardataires, je ferai mon article en suivant pendant  le week-end  ensuite le blog sera en pause et moi en vacances…donc je n’y reviendrai pas.

4) Vous programmez votre article pour le 7 juillet, moi aussi et bien entendu, je mettrai vos liens sur mon propre article…et donc à compter du 7  juillet on découvre les textes !

Voilà, c’est parti, à vous maintenant !

souvenirs souvenirs

Il fut un temps où Asphodèle animait son atelier des plumes  (atelier d’écriture, rien de graveleux, vous la connaissez…) et il fut ton temps où j’écrivais des petits textes régulièrement…

Souvenirs souvenirs…première diffusion sur Over Blog le 01 mars 2014…il y a 4 ans !

Avertissement au lecteur : Si vous êtes au bord du gouffre, ne lisez pas ce texte. L’auteur décline toute responsabilité et comme c’est dimanche, ne comptez pas sur moi pour appeler les urgences.

Je me suis inspiré de plusieurs chansons dont je cite des morceaux de paroles à travers mes mots à moi

Petite soeur

Pauvre petite sœur démente ! Tu  voudrais partir à l’aventure ?

Où est-il  ce là-bas, ce continent sans rivage, cet océan sans naufrage ? Tu cherches un ailleurs, un lointain chimérique, mais tu oublies qu’il n’y a pas d’ailleurs…tu sais que ta vie, c’est ici !

La  longue distance est un vol :  elle ne fait aucune différence. On  n’abandonne jamais l’asphalte.  Le goudron ne devient jamais  soierie. Même lors du   dernier voyage, le couffin dans le cercueil  sera « made in China ».

Abandonne petite sœur ! On ne recommence pas, on continue seulement. Tu peux toujours  chercher  le dépaysement, rêver d’une  nostalgie heureuse, d’une existence amnésique.

Au mieux, les jours de soleil, l’améthyste aura la couleur  de tes bleus à l’âme.

Accepte ta mélancolie, porte-la comme un fardeau de plumes.

On pète aussi les plombs en partant   à la découverte de l’inconnu. Ta routine est salvatrice, C’est  un puissant antidote   qui soulage ton corps en anesthésiant les neurones qu’il te reste.

Le seul horizon de l’homme  est le rétroviseur de ses blessures et de ses failles. Or tu fais partie des hommes petite soeur. Sache que les miroirs, contrairement à nous, finissent toujours par réfléchir. Inutile de mettre un coup de poing à ton reflet, il ne mérite pas sept ans de malheurs.

Le paradis blanc n’existe  que dans la chanson : le  poète a trop  donné, ses pianos  ont fini par être usés jusqu’à leurs cordes. Les ours polaires crèvent dans l’insouciance générale.

La banquise a fait banqueroute, occise  par les autoroutes.

Vis ton ennui petite soeur , cette  uniformité que tu sais invincible. Tu es seule, comme les autres…

 

Vous trouvez ça triste ? Morbide? Ok j’entends…

Voici un autre pour la route…d’un autre genre disons…

Nasitude.

Devoirs de vacances : vous définirez les contours de l’immortalité selon Aristote et l’enseignement scolastique.

Aristote ??? Harry  s’ tâte !!!

Pour la seconde fois, à 23 ans, Harry a loupé son bac. Pour se consoler, il mate à longueur de journée les jeunes nones fraîchement recrutées lors des offices à la cathédrale. Il espère qu’elles vont un jour se transformer en vampires. Harry se dit avec lassitude et sans trop de  passion qu’il se laisserait volontiers sucer.

Ne soyez pas choqué(e)s, les créatures à cornettes sont des anges et les anges n’ont pas de sexe…mais cela Harry feint de  l’ignorer. Et puis donner son sang ne lui fait pas peur…c’est dans l’oubli de la douleur que l’on peut accéder au repos éternel de l’âme.

Oui mais voilà, la concupiscence est un péché et le péché d’Harry l’a empêché de choper le repech et d’empocher son fichu bac. Je vous le rappelle au cas où la mémoire de votre cerveau vous causerait des trous de lucarne…

Harry tourne en rond, comme tous ceux qui ne rentrent dans aucun cercle.

Moralité : n’est pas Tarzan qui veut,  à trop se tripoter la liane, on finit par se retrouver dans la jungle.

 

Ecrire un peu…

J’ai lu ce texte ce Cécile Coulon, publié sur son mur FaceBook. Elle en publie beaucoup, j’en lis quelques-uns seulement et parfois je tombe sur une pépite…comme celui ci , que je reproduis ici avec son autorisation

Pour ceux qui apprécient l’auteur ou voudraient la découvrir, vous retrouverez Cécile Coulon en librairie le 18 mars 2018 avec  » Eloge du running », dans le genre essai.

Je veux écrire un peu, pas longtemps. Ma tête est fatiguée.
Je veux écrire un peu pour dire qu’il n’y a pas de chagrin injuste.
Parfois la terre tremble à l’autre bout du monde, mais souvent
c’est à l’autre bout de soi-même que quelque chose a bougé.
Ce peut être une coquille qui craque avec son souvenir à l’intérieur,
ce peut être un sexe dans une main timide et peu sûre d’elle,
ce peut être le corps qui remorque ses mille années de mensonges
et de contournements.
Je veux écrire un peu, pas longtemps. Mes yeux sont fatigués.
Je veux écrire un peu, pour dire qu’il faut conserver ses ombres
et rester en contact avec l’image de ceux qui les incarnaient, autrefois.
Il y eut des moments où seuls les incendies furent supportables ;
ceux qui vivent dans les flammes n’ont plus peur, quand elles s’éteignent,
d’être brûlés. Ils serrent des gens qu’ils aiment sans leur faire mal
et ne parlent jamais de cet amour qui ne signifie rien pour ceux
qui ne l’ont pas connu.
Je veux écrire un peu, pas longtemps. Ma langue est fatiguée.
Je veux écrire un peu pour dire que c’est un miracle de trouver
dans la brume quotidienne cet éclat rare et délicat des roseaux penchés,
dont la couleur change selon l’heure de la journée et la colère du ciel.
Que puis-je t’écrire que tu ne saches déjà ? Est-ce qu’il reste
une part de mystère et d’inconnu dans chaque pas que nous faisons ?
Il m’arrive parfois d’imaginer la forme que prendrait ma peur, un beau matin,
si elle sortait par magie ou par nécessité, de ma mémoire. J’imagine
que je m’éveillerais tôt : là, sur la table, il y aurait quelques fleurs nouées
entre elle par une corde brune, et ces fleurs seraient trempées. Ma peur
ressemblerait à cela : un trousseau de fleurs ravagées par la pluie
que la chaleur aurait du mal à sécher.
Je veux écrire un peu, pas longtemps. Je suis plus fatiguée qu’hier,
et moins que demain. Je ne peux rien faire sinon laisser les choses
continuer. Et tenter de les dire.

Copyright : Cécile Coulon

Musique

Première diffusion sur Overblog en 2013.

Jouer de la musique est un acte érotisant.

Lu dans Biba : «  jouer de la guitare peut être un acte érotique étant donné qu’on la tient dans ses bras ». Et moi la question que je me pose   alors immédiatement , c’est comment qualifier la pratique du violon et du violoncelle ?

Prendre une pose sexy sur un piano   est bon pour la santé… des hommes… pas besoin que ça soit écrit dans Biba !

D’ailleurs, la pratique du piano est très sexy en soi : il faut avoir les mains ba(l)ladeuses  pour susciter des accords, fussent-ils mineurs. Le piano est un art majeur, comme le lac, mais le pianotage peut être interdit aux mineurs !

Pensez à toutes les notes d’un clavier: elles n’attendent qu’une seule chose : se faire toucher, bousculer, titiller, enfoncer.

Le pianiste jouit d’un grand pouvoir  sur son instrument de prédilection: il peut en  faire sortir tous les sons . En plus certains  jouent à quatre mains…ça décuple les harmonies !

Revenons aux instruments à cordes.

Les cordes de la guitare sont  téméraires, elles aiment se faire gratter voire même pincer, griffer.

Celles de la harpe  ne valent pas mieux ,  elles se laissent volontiers  triturer par les mains sexy d’une  harpiste.

Je ne dirais rien des boutons de l’accordéon…là on tombe dans le masochisme pur, il y en a qui aiment mais pas moi.

Quant au trombone, il donne vraiement envie de s’immiscer en coulisse.

Et le joueur de cornemuse ou de biniou : il lui faut  quand même une santé de fer pour maintenir une triple érection voire quadruple quand il est en pleine forme…

Qui n’a pas rêvé un jour d’être l’harmonica accolé aux lèvres  roses et pulpeuses  d’une princesse légère et  court vêtue (oui car on joue mieux en tenue légère, c’est prouvé…)

Il y a plusieurs écoles pour préparer la mise en bouche de l’instrument.

 

Mais moi, ce que je voudrais vraiment,   c’est être  une guimbarde

En effet lisez  le manuel d’utilisation de l’instrument que j’ai récupéré sur le net :

1)Prenez la guimbarde par le cadre, en vous assurant que vos doigts ne touchent que le cadre et non la languette (il ne faut pas obstruer son mouvement). L’extrémité de la languette pointe vers l’avant et non vers vous.

2)Placez vos dents supérieures et inférieures sur les bras de la guimbarde (mâchoire légèrement ouverte).

3)Vos lèvres supérieures et inférieures devraient être posées sur les bras de la guimbarde.

4)Avec l’index ou le pouce, poussez la surcharge soit vers l’avant ou vers l’arrière. La languette passe donc entre vos dents supérieures et inférieures. Assurez-vous que les bras ne quittent jamais vos dents, la vibration en dépend.

5)Pour modifier le son produit, prononcer silencieusement les voyelles (A-E-I-O-U) pendant que la languette est en mouvement. C’est entre autres la forme et la grandeur de la cavité buccale qui influencent le son produit.

6 )Il vous reste alors à combiner le tout avec le rythme.

Heu si ça se trouve, elle joue  de la guimbarde Katy Perry ? Faut que j’aille voir…

Moi avoir l’esprit mal placé ? Moi obsédé sexuel parce que moi être un homme ? Jouer de la musique est totalement érotisant…c’est écrit dans Biba, je n’invente rien, je rebondis sur l’un de leur sujet, rien de plus… mesdames et mesdemoiselles, envoyez vos plaintes (langoureuses s’il vous plaît) à la direction du journal…je n’y suis pour rien !

Un jour, ou peut-être une nuit…

Première diffusion sur OverBlog le 7 juin 2014, pour les plumes d’ Asphodèle.

Un jour…

Un jour le temps devenu alchimiste, transformera la grenadine diaphane de mes artères en  caillots figés. Finis les crépuscules enchanteurs à attendre le clair de lune, une main posée sur tes fesses graciles. Plus de dents pour mordiller ta vertu, fut-ce avec circonspection, plus de bouche  pour te susurrer des mots doux, fut-ce avec grâce, plus de langue pour s’immiscer dans tes chairs roses, fut-ce avec ce que les bien-pensants appellent  un peu de vice.

Un jour, le miroir ne réfléchira plus mon image…et sans réflexion, enfin je n’aurai plus de doutes.

Un jour ton odeur gravée dans ma respiration s’évaporera avec mon propre feu-follet.

La vieillesse, une richesse ? Philosophie de kermesse !

L’âge, une sagesse ? Hypocrisie sans noblesse!

La sérénité,une prouesse ? Refus poltron d’accepter la tristesse !

Paix de l’âme ? Excuse bidon pour oublier qu’on n’a pas su assez jouir de la vie.

Un jour je serai mort. Même pas brûlé sur un bûcher de vanité. Juste mort. Insignifiant. Poussière de cendre évanouie d’évanescence. Un jour je serai pétrifié de putréfaction, anéanti par le néant.

Un jour, ou peut-être une nuit…

Les cinq sens dessus dessous…

Lors d’un éclair aveuglant  de lucidité , j’ai eu cette vision de l’autre côté du miroir. J’ai senti soudainement que j’allais toucher le fond, sereinement. Aucun oracle  requis pour  annoncer la débâcle. Les ours polaires le savent bien, pas besoin de  leur flair pour sentir le craquement des glaces. Quand le solide se liquéfie, les océans  dégivrés deviennent alors les plus  glaçants.

Tiens, parlons-en de la dérive des continents, elle est comparable à celle des sentiments : boire la tasse ou être inondé  c’est comme tomber ou basculer,  du pareil au blême ,  la seule chose qui compte c’est la hauteur, celle de la chute ou du sentiment.  Cascade ou torrent, tout n’est que vague. Déferlante de douleur sans ressac.

Eponger  des larmes de fond ne change rien au  ruissellement de l’âme. Quand le coeur suinte,  toute action vaine : point de suture.  Ô, temps, ne suspends jamais ton vol, viens et  prends le butin de mon existence.

A vouloir croquer la vie, goûter l’inédit, on finit par manger la poussière . Mais déguster est la rançon de ce  festin des sens en panne d’aisance  Ô temps, ne suspends jamais ton vol,  viens et prends le butin de ma vie.

Car cette otage intime, je m’en libère aujourd’hui. La foudre a fini par réussir son coup. Me voici fou broyé, mais plus aveuglé. Les pupilles de mon amour se sont dilatées au pollen du printemps et je laisse désormais le vent pas mauvais, tout emporter. Ô vent , ne suspend  plus jamais ton vol !

PS: j’ai piqué deux formules à Mylène Farmer.