Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes

fleurs pour AlgernonJe remercie Valentyne qui m’a offert ce livre en juillet dernier, lors du complot des 3 ans du blog.

Charlie est déficient mental. Il a un travail, des supposés amis mais ne sait ni lire ni écrire. Il rêve de devenir intelligent. Des docteurs lui proposent une intervention chirurgicale qui devrait le rendre intelligent. Des recherches ont été menées sur une souris au laboratoire, et l’intervention chirurgicale l’a rendue intelligente, plus que ne l’est Charlie au départ. Les médecins et psychologues ont besoin de tester leur découverte sur un être humain et Charlie accepte de jouer les cobayes. Peu à peu, Charlie devient intelligent et se lance dans les études, allant jusqu’à dépasser même ses médecins. Mais un jour, Algernon commence à décliner…

Ce livre de Daniel Keyes est aujourd’hui un classique de la littérature américaine, vendu à plus de 5 millions d’exemplaires. L’auteur, à la fois écrivain et chercheur en psychologie, a réussi à écrire une histoire fantastique, à la limite entre la science fiction et la réalité.

Le sujet est original, l’histoire bien amenée, le fond est brillant, on ne peut s’empêcher de réfléchir et de s’interroger sur les bienfaits du savoir et de la connaissance.

Des fleurs pour Algernon est aussi une histoire contée avec beaucoup d’humanité et de justesse. Il y a des moments particulièrement émouvants surtout sur le dernier tiers du livre.

Je n’ai pas pu m’empêcher de rapprocher ce livre du film culte de David Lynch, Eléphant man ( je ne suis pas un animal, je suis un être humain…).

C’est presque un coup de coeur mais pas tout à fait car je n’ai pas particulièrement aimé le style de Daniel Keyes. Autant il fallait oser commencer le livre dans le langage d’un déficient mental, autant par la suite, j’ai trouvé le style un peu creux, trop descriptif. Certaines longueurs également m’ont gênées alors qu’à d’autres moments tout s’emballe.

Des fleurs pour Algernon restera un vrai bonheur de lecture, une découverte et c’est le genre de livres que j’aurais aimé découvrir au collège ou au Lycée.

Voici un extrait qui je crois, synthétise à merveille la morale de cette belle histoire. C’est Charlie, le héros du livre qui écrit cela dans son journal quotidien…

 » J’ai appris que l’intelligence seule ne signifie pas grand chose. L’intelligence et l’instruction qui ne sont pas tempérées par une chaleur humaine ne valent pas cher. Comprenez-moi bien, l’intelligence est l’un des plus grands dons humains. Mais trop souvent, la recherche du savoir chasse la recherche de l’amour. L’intelligence sans la capacité de donner et de recevoir une affection mène à l’écroulement mental et moral, à la névrose et peut-être même à la psychose ».

22 réflexions sur “Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes

  1. Un très beau souvenir, lu il y a …pffff !!!!! Le fonctionnement du cerveau m’a toujours fascinée.
    J’ai aussi souvenir d’une belle adaptation ciné et en ce moment il y a une adaptation théâtrale. Un sujet fort qui traverse les époques.

  2. Coucou Mind The Gap
    L’extrait que tu cites me rappelle le concept de « dyssynchronie affective » de JC Terrassier à propos des enfants surdoués. Ces enfants ont une avance intellectuelle mais n’ont pas d’avance affective par rapport aux autres enfants de leur âge.Si seul le niveau d’intelligence est pris en compte par l’extérieur, cela entraîne une « frustration affective » avec parfois des conséquences désastreuses pour l’enfant.
    J’essaierai de lire ce livre. Merci beaucoup

    1. Je crois que c’est un peu ça le fond du livre de Daniel Keyes. Au fur et à mesure qu’il devient intelligent, Charlie se rend compte qu’il s’éloigne des autres et quand il dépasse tout le monde il est seul comme jamais et en vient à regretter le temps ou il était  » idiot ». Un joli livre en effet !

  3. Je suis un peu intrigué par le présupposé, un déficient mental peut-il rêver de devenir intelligent ? Ou alors faut-il remplacer intelligence par mémoire ? Pour autant je n’ai pas lu ce livre et ce que tu en dis donne envie, évidemment, je me constitue une nouvelle PAL pour les vacances d’été, ce livre pourrait bien en faire partie.

  4. Ce n’est pas un sujet qui m’attire spécialement mais la façon dont tu en parles et ce que j’en lis dans les coms le rendent attractif.
    Mais avant tout, je continue de déguster « l’insoutenable légèreté de l’être ». Qui sera suivi de « 6h41 » que je viens de recevoir accompagné de « avant le bonheur »…
    Belle journée !

    1. Je n’ai jamais lu Kundéra mais je le lirai probablement. Pour Agnès Ledig, on m’a offert son dernier roman et je n’ai pas pu le finir, j’ai vraiment pas aimé du tout…Blondel je suis un inconditionnel ou presque !

  5. sous les galets

    Je l’ai noté depuis un moment, l’intelligence reste quelque chose de vraiment fascinant de mon point de vue, est ce que c’est constitutif de notre personnalité finalement?, est ce que notre intelligence définit nos émissions? L’extrait est top, si tout le livre est de cet acabit je devrais me régaler

    1. En fait, l’extrait est un peu la conclusion de l’histoire et de l’auteur. Le récit est très descriptif mais l’histoire est fascinante et le sujet amène en effet à s’interroger sur les liens entre sentiments et intellect.
      Tu écoutes trop France Imper Galinette hé hé hé…. ( est-ce que notre intelligence définit nos émissions… 😀 😀 :D). 6h34 un lundi matin, tu es pardonnée…je t’embrasse et j’espère lire un jour une chronique de Galéa sur ce livre !

  6. Je l’ai lu à 16 ans et j’en garde un souvenir net et ébloui contrairement à beaucoup d’autres qui ont été gommés de ma mémoire ! C’est tout à fait juste la dernière phrase, un quotient intellectuel élevé sans un quotient émotionnel équilibré donne des désordres mentaux importants, sans aller jusqu’à la psychose, ça provoque de sérieuses névroses… Il faudra que je le relise un jour ! Un beau billet Mindounet ! 😉

  7. À l’époque j’avais passé un grand moment de lecture avec ce Charlie. Quel excellent livre! Je ne peux pas en parler davantage puisque je l’ai lu il y a des années. Mais une impression plus qu’agréable est restée en moi…