Agriculture et littérature…

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N.B :  Ami(e)s  éditeurs, libraires, auteurs, blogueuses littéraires et lecteurs , ceci est du second degré…mais vous pouvez le prendre au premier !

 

L’autre jour, je lisais sur un article que le dernier salon du livre de Paris  en mars 2016, avait vu une baisse de 15% de sa fréquentation par rapport à 2015 (après 10% de baisse en 2015 par rapport  à 2014). Et j’avais  entendu la veille que le salon 2016 de l’agriculture avait également eu 15% de visiteurs en mois.

Vous me connaissez, je ne fais jamais de mauvais esprit, de dérision et de décalé,  jamais…mais je vois beaucoup de similitudes entres ces deux manifestations…alors je me suis dit :  » Et si je comparais les deux salons ? Avec quelques chiffres ?

C’est parti.

  • Le prix  d’entrée : 12€ pour le salon du livre et 13€ pour le salon de l’agriculture. Ha oui, à signaler que pour faire dédicacer un livre non acheté au salon, il y avait un droit supplémentaire de 2€ à payer. J’imagine que beaucoup ont fraudé. Rien de tel chez nos paysans…en même temps, on fait rarement dédicacer son escalope par un agriculteur, ni même un oeuf par la poule qui l’a pondu. Mais quand même, 2 € la dédicace…amis auteurs, si vous vous perdez ici, pensez-y pour arrondir vos fins de mois lorsque vous irez en librairie…
  • Le nombre de visiteurs : 180000 visiteurs au salon du livre, sur 4 jours, soit 45000 par jour. Pour le salon agricole, sur 9 jours, 611000 visiteurs soit 68000 par jour. Moi je dis que les éditeurs devraient offrir du saucisson et un verre de bon vin pour que ça fonctionne davantage…en plus pour lire certains auteurs , boire un coup avant, c’est mieux pour les apprécier non? Je cite personne…
  • Le nombre d’exposants : 979 pour les littéraires et 1050 pour les agriculteurs. Là encore, le salon de l’agriculture l’emporte, c’est concentré, dense.  Bon en même temps, un stand littéraire prend moins de place qu’un stand de produits alimentaires…enfin sauf pour certains auteurs…je cite personne…
  • Le nombre de politiciens présents : je n’ai pas trouvé de chiffres, enfin j’ai pas cherché à vrai dire, mais ils y en avait une forte concentration au mètre carré, un peu comme le  gaz radon à Fukushima. De là à dire qu’ils mangent un peu à tous les râteliers, et qu’il suffit qu’il y ait les médias pour qu’ils se pointent. Bon il faut dire aussi qu’ils font vivre certains éditeurs avec leurs beaux livres écrits par leurs nègres…je cite personne…mais je me dis que peut-être ça permet d’éditer de nouveaux auteurs!
  • Enfin le nombre de vedettes présentes sur le salon : pour l’agriculture , on a dénombré 3859 animaux, contre 3000 écrivains pour la littérature. L’avantage c’est que l’auteur ne reste qu’une paire d’heures alors que les pauvres bovins laitiers eux, doivent se faire traire pendant 9 jours continus…

Alors, quel est le salon le plus efficace ? A la lecture de ces quelques chiffres, j’ai envie de dire : je ne sais pas, mais  la conclusion qui s’impose est la suivante : littérature et agriculture, même combat !

40 réflexions sur “Agriculture et littérature…

  1. Pour ma part, après deux jours au salon du livre de Paris, et deux jours à Quai du polar (gratuit !), je maîtrise assez bien l’espèce du grandus autorus – mention spéciale à Jo Nesbo qui dédicace plus vite que son ombre.
    Au salon du livre de Paris, certaines petites maisons d’édition offrent gâteaux et bonbons à leurs gentils visiteurs.

  2. bon alors un mystère , lorsque j’écris chez toi avec mon ipad, les comm’ ne passent pas …
    enfn là n’est pas mon propos… j’aime bien ton parallèle, pour moi les livres et la culture au sens propre comme au figuré sont nécessaire à tout être humain, c’est notre civilisation, notre histoire, l’un comme l’autre sont constitutifs de notre identité surtout en france où la bonne chair, ne va pas sans la nourriture intellectuelle… finalement ils devraient faire un seul salon…

  3. soene

    Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France, on a tous appris ça Mindounet 😆
    Improbable comparaison mais tu l’as faite !
    Sans hésitation, je préfère aller au Salon de l’Agriculture !
    Payer pour un Salon du Livre où il faut encore payer les livres et en plus 2 euros si on vient avec son bouquin, c’est trop pour moi.
    Mais Sharon l’a fait, elle 😉
    Sauf qu’au Salon de l’Agriculture, faut trouver le bon créneau pour voir les bêtes, les vraies, plutôt que toutes ces « bêtes de scènes » qui viennent pavaner 🙄
    Bonne fin de semaine et gros bisous

  4. celestine

    Ah ! j’adore ta comparaison des politicards avec des substances radioactives…
    Je ne suis allée ni à l’un ni à l’autre…Ce qui est certain c’est que les visiteurs de ces deux salons ne sont pas des boeufs, ni des moutons, même si on les prend parfois pour des vaches à lait…En tous cas ton billet est original.
    Bisous Mind
    ¸¸.•*¨*• ☆

  5. Comme tu es un lecteur assidu de mon blog, tu sais que j’étais au salon de Paris livre cette année. J’ai trouvé qu’il y avait peu de monde, en tant que visiteurs je veux dire ! Beaucoup d’éditeur, grands ou petits, les petits étant évidemment plus facile d’accès que les grands, ils viennent volontiers bavarder avec les chalands pourvu qu’ils les voient intéressés, les grands sont plus vendeurs ! Mais c’est difficile de tout voir, de se repérer entre les maisons d’éditions, les heures de signatures. Il y a tant d’auteurs, tant de sujets d’intérêts ! Comme pour le salon de l’agriculture je suppose, pour les béotiens, une vache ou une autre…pourvu que ça rumine !-)

    1. Ha mince, je n’ai pas vu ton article, ou pire je ne m’en souviens pas (l’âge et le mauvais sommeil, tu n’y est pour rien !! ) . Les chiffres disent que sur 2 ans, 25% de public en moins…ça devrait les faire réfléchir mais est-ce le vrai but de ce genre de salon finalement…
      Je vais venir voir sur ton blog en faisant une recherche. J’ai bien vu et commenté ton expérience de juré de prix littéraire par contre ! Warf 😀

      1. L’âge ! il se gausse !!
        C’est dans le même article que le juré littéraire, à moins que l’âge aidant 😀 j’ai oublié d’en parler, je m’en vais vérifier, diantre, tu me mets le doute !

  6. Tu crois que les écrivains vont se mettre à bloquer les routes et jeter leurs invendus en tas devant les préfectures pour revendiquer des subventions, rapport à la perte de vitesse des livres papiers?!?

    1. Nan, je crois pas, mais tu sais , le livre marche bien globalement en France, le marché augmente en valeur en 2015…enfin je crois !!
      Cedi dit, s’ils jettent leur livre dans les rues, note où ça se passe, je t’y rejoints et ira ensemble en ramasser 😀 😀 😀

  7. Ah j’aime bien tes billets décalés ou inattendus ! 👍
    Je doute que globalement ce soit la même clientèle pour les deux manifs 🐏📚pourtant un beau bouquin relié en vachette pleine fleur devrait contenter tous les amateurs !! 😊

  8. Brillante idée que cette comparaison, plus judicieuse qu’elle ne parait de prime abord. Jubilatoire. Nourriture de l’esprit et du corps. Je me souviens d’un auteur (un peu retombé dans l’oubli -je ne me souviens hélas plus de son nom sur l’instant- et pourtant très intéressant et reconnu il y a une trentaine d’années) qui avait décidé de s’auto-éditer et de vendre ses livres au poids, en prenant comme étalon le prix au kg de la truffe.

    1. Ha bon ?? Idée qui a dû faire parler en son temps, surtout s’il venait du circuit traditionnel de l’édition ! Après l’auto-édition, c’est surtout quand on arrive pas à se faire éditer ou qu’on a peur de franchir le cap.

      1. Il avait déjà été édité par de grands éditeurs mais il désirait s’en affranchir. Il a publié ainsi une demi douzaine de livres. Je m’en suis souvenu entre temps. C’était Jean Guénot (il a écrit plusieurs excellent livre de conseils aux écrivains, dont « le gouteur d’encre ») J’ai un exemplaire de ce dernier, vendu au prix de la Truffe que m’avait offert un ami. Hélas, il est pour l’instant dans un carton de livres, aux usa, en attendant que je le rapatrie…

  9. J’ai été parisienne et ai donc sillonné les allées de ces 2 salons. Je suis provinciale à présent et pense ne plus y mettre les pieds . Mais j’adore lire les analyses les concernant et la tienne est…piquante. J’aime !

    1. Merci.
      Maintenant tu as le salon de la patate rôtie sur place Warf 😀
      Je ne dis pas, si j’étais sur place que la curiosité ne m’ait pas poussé à y aller une fois, juste pour me faire une idée plus précise, mais rien que la foule et le brouhaha… 😀

  10. Vous êtes brillants ce matin.
    Au salon de Limoges, il y avait beaucoup de « vedettes ». L’entrée était gratuite et nous pouvions amener des livres pour les dédicacer. C’était sympa.
    Dans 2 semaines, c’est Châteauroux. il y aura Josse…

    1. Gâtée va…ici il n’y a rien, même à Toulouse.
      A limoges, j’avais vu dans la liste Sigolène Vinson et Christine Orban entre autres…
      Tu as vu qui? Tu as acheté plein de livres ??

      1. Je n’ai pas pu voir tout le monde. Oui, j’ai vu les 2 que tu cites, puis des vedettes que tu vois à la télé (Dave, Pulvar, Alonso, Louis Chédid… Jean-Pierre Marielle !!!). J’ai vu Yasmina Khadra. Mais au moment de lui faire dédicacer un livre, il est parti pour une conférence. Il y avait Olivier Bourdeaut, Yves Grevet. J’ai une dédicace de Attal et Bénégui. Une pour un album jeunesse et une autre sur un polar. J’aurais aimé plus !!! mais je dois me réserver pour Châteauroux.

        1. Je ne connais pas tous les noms que tu cites . Mais dis-moi Marielle, Pulvar, Dave…Chédid…que des auteurs de grand talent…Warf 😀 😀
          Bon ok , je te taquine là !
          Bon salon à Chateauroux…rien sur le net pour savoir qui est prévu…

  11. Que voici une analyse intéressante qui mériterait une audience élargie aux principaux protagonistes de ces deux salons, habilement et astucieusement mis en parallèle.

    Mais quoi, la lecture c’est de la culture, non ? Et l’agriculture c’est de la culture, aussi, non ?

    En terme d’efficacité médiatique, je dirais que le salon de l’agriculture l’emporte haut la main (j’ai même failli gagner un week-end gratuit au SDA, grâce à une radio nationale alors que rien de la sorte n’était envisageable pour le SDL).

    En terme d’efficacité politique, c’est encore le SDA qui tient – à mon avis – la dragée haute au SDL : normal ! médias et politiques vont main dans main, et ce qui est influent pour l’un l’est pour l’autre. Et puis, t’as entendu dire, toi, cette année, que notre FH national s’est fait chahuté grave par les éditeurs ? On sait jamais, ça peut quand même servir d’être pas trop mal avec lui, des fois qu’il publierait un jour ses mémoires galantes… ça pourrait rapporter gros !

    En terme d’efficacité domestique, je dirai que c’est quand même plus facile de revenir chez soi avec un livre dans sa valise plutôt qu’une vache, surtout dans le TGV. Et même s’il existe des livres qui ne sentent pas bon, c’est quand même plus discret qu’un bovin ruminant.

    Quelle bonne idée fut la tienne que de mener cette réflexion qui ouvre le champ d’autres possibles approches de la culture. Les livres cultivent l’homme, les paysans cultivent la terre. L’homme a besoin de la terre qui a besoin de l’homme. Moi, j’dis ça… j’dis rien !

    PS – un autre point commun entre la lecture et l’agriculture : le désherbage !

    1. Super commentaire…agriculture et littérature, c’est de la culture en effet, tu as été la plus rapide à faire le lien hé hé hé !
      La communication et le marketing sont inévitables et indispensables, autant pour nos agriculteurs que pour nos auteurs et tant mieux si ce genre de manifestations les aident.
      Simplement, en tant que lecteur, je n’ai pas envie de ça…je passe mon tour. Au départ, je me disais que ça permet de rencontrer en vrai des auteurs, mais ce genre de rencontre de masse n’apporte rien.
      Par contre, faudra m’expliquer le lien entre livres et désherbage, là je bloque ! Warf 😀

      1. Lorsque les bibliothécaires rangent leur espace en éliminant impitoyablement les ouvrages qui n’ont pas la cote (pour souvent les envoyer au pilon), ça s’appelle du désherbage 😵